Koloina Andriamanantsoa s’est lancée dans le monde du cinéma en 2019, devenant rapidement une professionnelle du domaine. |
Rotsy Koloina Andriamanantsoa a fait ses débuts dans le monde du cinéma en 2019 en tant qu’actrice dans le film Novegasy «Lova». Par la suite, elle a exploré la réalisation et la production de films. Actuellement, elle a deux films à son actif, tous deux récompensés, dont «ConfidentiElles» qui a remporté un Zébu d’Or au Festival de Cannes 2021 et «Les histoires dans mes yeux» primé lors du Madagascar Film Festival 2023.
Quel est votre secret pour avoir une ascension fulgurante?
Mon secret réside dans la professionnalisation. Pour devenir professionnelle, il est essentiel de respecter les normes du cinéma, d’apprendre en produisant des films de qualité, tant sur le plan technique que narratif, sonore, et dans le langage cinématographique.
Comment percevez-vous l’avenir du cinéma à Madagascar ?
Nous sommes encore en retard dans l’industrie cinématographique par rapport à l’échelle internationale. Prenez l’exemple du Nigeria avec le Nollywood qui a déjà conquis le monde entier grâce à Netflix et Canal+. Nous avons seulement Novegasy, et les producteurs indépendants comme Scoop Digital, Maki Production sont moins nombreux ici.
Quelles seraient les meilleures stratégies, selon vous, pour promouvoir et développer l’industrie cinématographique locale ?
Le manque de connaissance, d’expérience et de savoir-faire est un obstacle majeur. C’est pourquoi Ony Andriananantany et moi avons initié le Viavy Film Festival pour sensibiliser les Malgaches aux bases du cinéma, à ce qu’est le cinéma et à ce dont on a besoin avant de se lancer. En résumé, les professionnels doivent partager leur savoir pour que les jeunes puissent débuter. J’ai pour ambition de former les jeunes cinéastes malgaches pour qu’ils puissent s’épanouir dans le cinéma, et nous recherchons actuellement des financements à cette fin. Nous avons débuté ce festival en proposant six ateliers différents.
Pourquoi avoir créé le Viavy Film Festival ?
Nous avons identifié des femmes talentueuses dans le pays, qu’elles soient productrices, réalisatrices ou auteures, mais elles manquent souvent de l’audace nécessaire. Pourtant, le cinéma est accessible à tous. À Madagascar, nous avons seulement cinq productrices et une trentaine de réalisatrices.
Nicole Rafalimananjara