Sauf changement, les investisseurs turcs rencontreront prochainement le président de la République. |
Des investisseurs turcs sont à Madagascar. Cette visite fait suite au roadshow économique mené par le président de la République en marge du forum diplomatique d’Antalya, en Turquie, au début du mois.
Un premier pas. Une délégation d’opérateurs économiques turcs est en prospection à Madagascar. Il pourrait s’agir des prémices d’un investissement massif dans des projets d’envergure, dont la construction de la nouvelle ville Tanamasoandro.
Une séance d’échanges et d’informations entre la délégation d’opérateurs turcs et quelques membres du gouvernement s’est tenue hier à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères Anosy. «Nous avons discuté des secteurs et projets de développement prioritaires où ils peuvent s’engager», explique Rafaravavitafika Rasata, cheffe de la diplomatie malgache. La mise en place de Zones économiques spéciales (ZES), ou encore le projet de nouvelle ville, sise à Imerintsiatosika, ont notamment été abordés.
La visite de ces opérateurs turcs fait suite à une invitation de Andry Rajoelina, président de la République, lors de différentes rencontres, en marge du forum diplomatique d’Antalya, en Turquie, au début du mois. Toujours en marge de cet événement, le locataire d’Iavoloha a eu une rencontre bilatérale avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan. Un accord de coopération économique entre Madagascar et la Turquie a été signé à cette occasion.
Expériences
Dans un communiqué de presse rapportant la rencontre Rajoelina - Erdogan, la présidence de la République indique que «le gouvernement turc enverra incessamment une liste d’opérateurs turcs qui seront en mesure de soutenir Madagascar dans la construction de la nouvelle ville à Imerintsiatosika». Par ailleurs, l’accord de coopération signé à Antalya prévoit «la mise en place d’une commission mixte économique visant à consolider les échanges commerciaux entre les deux pays».
D’une façon indirecte, la Turquie est déjà un acteur majeur dans le domaine de la construction des projets d’infrastructures dans la Grande île. À hauteur de 90 %, le pays est le principal fournisseur de matériaux de construction à Madagascar. «À les entendre, ils sont prêts à investir beaucoup d’argent. Ils ont comme atout le fait de travailler vite et de manière efficace. (...) Ils sont également disposés à contribuer pour attirer d’autres investisseurs étrangers à Madagascar», affirme la ministre Rasata qui est la signataire de l’accord d’Antalya, pour la partie malgache.
Les investisseurs turcs ont une certaine expérience dans les grands projets d’infrastructure en Afrique. Ils ont, par exemple, participé à la construction de Diamniadio, la nouvelle ville sénégalaise. Les Turcs sont aussi impliqués dans différents projets de grandes infrastructures médicales ou sportives. Récemment, ils ont bouclé la construction du nouveau Centre financier de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Un complexe de quatre tours de 21 niveaux, inauguré en décembre 2023.
Garry Fabrice Ranaivoson