Beaucoup de récits de jeunesse ont une probabilité immense de voir apparaître une ou des mentions de Dragon Ball et de sa suite Dragon Ball Z, là où sont rassemblés les épisodes de cette mythologie qui a forgé des enfances. Ces enfants des années 1990 ou 2000 peuvent tous se reconnaître dans un culte commun qui les rassemble devant les téléviseurs, principaux instruments de la diffusion de l’épopée de Goku. Et l’ombre qui a couvert ce nombre innombrable de fans, quand ils ont appris que le créateur de cette mythologie a quitté leur monde, est aisément explicable.
Akira Toriyama est celui qui a réussi à donner des couleurs de délectations fantaisistes aux journées des enfants dont la routine est dominée par les sérieuses heures de classe, nécessaires mais d’une teinte qui cède facilement à la monotonie, qui a ainsi besoin d’évasion, de sortie hors du cadre prosaïque, d’un exil euphorique mais qui ne verse pas dans l’excès, des heures de purs plaisirs comme ceux que peut offrir la célèbre création de Toriyama dont la présence, durant les âges des crises puériles, a été celle d’une fuite salutaire vers le fantastique.
Grâce à ce précieux cadeau qu’Akira Toriyama a offert au monde entier, l’enfance et tout ce qui a précédé l’entrée dans le monde sérieux des adultes (quoiqu’on puisse aussi affirmer que sa portée ait été d’une transcendance qui a transpercé cette limite) ont pu bénéficier de ce baume aux vertus miraculeuses pour les imaginations, épanouies dans les cours de récréation, que la puissance créatrice métamorphose en terrain de Tenkaichi Budokai où les enfants se prennent pour leurs héros préférés et, plus tard, imiteront la posture des fusions sous l’œil de l’objectif de l’appareil photo.
Ils deviennent, le temps des jeux, Végéta, Cell, Piccolo ou Hercule, ... Et se laissent transporter par l’imagination vers la quête des sept Dragon Balls, avec au bout de l’aventure le réveil du dragon qui peut exaucer un vœu. Ils peuvent aussi créer des combats inédits contre Majin Boo, Freezer ou Broly, ...
Et pour ces envolés fantastiques, au cours desquels on peut apprendre à avoir foi en ce que Rousseau appelle la perfectibilité de l’homme, cette capacité à se dépasser quand on se prend pour des Saiyans qui peuvent se surpasser pour atteindre l’état de Super Saiyan, la Terre, plusieurs fois sauvée par les héros mythiques que Toriyama nous a donnés, est reconnaissanteà ce dernier et on peut croire que ce trésor continuera de ravir les prochaines générations comme il demeure source d’extase et de délices pour les enfants de 7 à 77 ans.
Fenitra Ratefiarivony