Coverdose

Pour un flop, difficile de faire mieux. La toile s’est indignée hier du massacre commis par un groupe de jeunes «artistes» sur l’hymne des militants MDRM. C’est à l’unanimité que cette prétendue reprise ou cover de très mauvais goût a été condamnée par l’opinion. Il fallait avoir un sacré toupet, enrobé d’une bonne dose d’inculture, le tout emballé dans un total mépris des nationalistes MDRM pour oser commettre une telle infamie. À force de vouloir faire le buzz, ils sont tombés sur un camouflet. Un navet, comme on dit dans le jargon du cinéma, quand un film équivaut à un fiasco sur tous les plans.

Certes, à diverses occasions, on a eu droit à différentes versions du «Ry tanindrazanay malala ô» par plusieurs artistes, en version a cappella, en version chorale… mais jamais on n’a osé changer le titre, traduire les paroles en français, introduire une séquence rap et insérer un passage religieux. La coupe est pleine. Jamais non plus on n’a pensé à en faire un clip ou une chorégraphie.

L’hymne du MDRM est presque un patrimoine immatériel. Il a pratiquement la même valeur que l’hymne national. Il aurait pu, sinon aurait dû, être l’hymne national si l’histoire n’avait pas été détournée du chemin que le MDRM voulait qu’elle emprunte.

Mais tout compte fait, une telle ineptie n’a rien d’étonnant. On a aussi les jeunes que l’on mérite. Que peut-on espérer quand un ancien président ose affirmer qu’il «n’était pas encore né en 1947 et qu’il ignorait tout de cette histoire» ? C’est plus grave de la part d’un Chef d’État que l’ânerie de ces jeunes.

Mais on ne peut en vouloir à ces jeunes qui estiment que l’histoire peut être mangée à toutes les sauces. Les nouvelles technologies permettent tout, mais rien ne peut remplacer la culture générale. Les jeunes se sont intéressés plus au contenant qu’au contenu pour mieux impressionner. Mal leur en prit puisqu’on ne badine pas avec les choses sacrées et historiques.

Ce qui est réjouissant dans l’histoire, c’est la réaction unanime d’indignation pour un épisode douloureux de l’histoire il y a 77 ans. On a cru que le temps avait définitivement enterré cet événement. Tout n’est donc pas perdu. La flamme éternelle du nationalisme reste vive et inviolable. Malheur aux profanateurs.

Sylvain Ranjalahy

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne