COMMUNE D’ANTANANARIVO - Le sénateur Ramanambitana devient PDS

Le nouveau PDS d’Antananarivo entrera officiellement en fonction en début de la semaine prochaine.

Le nouveau Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune urbaine d’Antananarivo a été présenté hier. Il s’agit de Richard Barjohn Ramanambitana, auparavant sénateur de Madagascar.

L’homme providentiel. En politique, il s’agit d’une personne qui apparaît ou qui est envoyée au front en temps de crise. Une personne qui se présente ou qui est présentée comme celle qui mènera à bien une mission périlleuse.

C’est avec cette étiquette d’homme providentiel que Richard Barjohn Ramanambitana, hier encore sénateur de Madagascar, prend les rênes de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA). Sa nomination comme Président de la délégation spéciale (PDS) de la capitale a été annoncée officiellement hier en début de soirée au ministère de l’Intérieur, à Anosy. Avec les défis qu’il devra relever et les enjeux politiques de son nouveau poste, le désormais ancien membre de la Chambre haute n’aura pas droit à l’erreur.

“Je me consacrerai corps et âme à la gestion d’Antananarivo, à son embellissement et au bien-être de ses habitants”, sont les premiers mots du nouveau PDS de la ville des mille. Il s’agit du minimum syndical face aux challenges multidimensionnels que représente Antananarivo. Il lui faudra mettre les bouchées doubles pour redorer le blason de la capitale durant les quelques mois qui lui sont impartis avant les prochaines élections communales. D’autant plus que Richard Barjohn Ramanambitana place la barre très haut.

“Antananarivo comme vitrine de Madagascar, comme ville modèle en Afrique”, telle est l’ambition affirmée par le nouveau patron de la CUA. Le diplômé en économie devra ainsi déployer toutes ses compétences. Mettre en pratique les théories de leadership qu’il enseigne à ses étudiants dans un institut supérieur privé sera également un atout. Ancien directeur des relations avec les institutions de la CUA, avant sa nomination au Sénat, Richard Barjohn Ramanambitana affirme, du reste, être au fait des affaires de la commune.

Technique et politique

Le fait qu’il soit un ancien de la maison est l’une des raisons qui ont mené au choix de Richard Barjohn Ramanambitana pour être aux manettes de la CUA. Un point que note Naina Andriantsitohaina, ancien maire de la capitale et actuel ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, qui a assisté à sa présentation hier. En principe, étant au fait des dossiers, des projets en cours et des problématiques, il devra être immédiatement opérationnel.

Le travail à réaliser pour faire d’Antananarivo la “vitrine” d’un Madagascar prospère et moderne est connu, vu, “senti” de tous. L’urgence pour le nouveau PDS est l’assainissement sous tous ses aspects. Le ramassage des ordures, le nettoyage des rues, des ruelles et des couloirs, le curage des canaux d’évacuation. Il y a aussi l’assainissement et la lutte contre l’anarchie sur les marchés municipaux, la lutte contre les constructions et remblais illicites.

Cet assainissement doit aussi se faire dans les têtes. La pétaudière dans la capitale est également due à l’incivisme et l’indiscipline généralisés qui y règnent. En 2024, l’avenue de l’Indépendance, sur laquelle trône le palais de la ville d’Antananarivo, sert encore de vespasienne à ciel ouvert, jour et nuit, sans qu’aucune autorité ne réagisse. L’autre urgence est la réfection des routes. Les trous qui jonchent la chaussée s’apparentent à des champs de mines.

Il y a aussi le problème d’approvisionnement en eau dans plusieurs quartiers de la ville. Même l’Hôpital militaire (HOMI) n’est pas épargné. L’insécurité qui revient en force n’est pas en reste. En somme, c’est une capitale qui se trouve dans une situation chaotique que Richard Barjohn Ramanambitana prend en main. La clause de performance qui accompagne sa nomination a, d’autant plus, une portée politique.

La modification apportée à la loi sur les ressources des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) et les modalités d’élection prévoit que, dorénavant, les PDS peuvent être candidats aux élections communales. L’éventualité que Richard Barjohn Ramanambitana soit le porte-étendard du pouvoir à la course à la mairie d’Antananarivo est ainsi à prendre en compte. Sa loyauté envers Andry Rajoelina, président de la République, est d’autant plus un autre critère qui a pesé en sa faveur selon les explications.

Sa performance pourrait ainsi être déterminante pour la suite de la carrière politique du nouveau PDS de la capitale. Surtout que la partie est loin d’être jouée d’avance. Bien placé pour le dire, l’ancien maire Andriantsitohaina a souligné hier que les habitants d’Antananarivo sont réputés frondeurs. Pour des problématiques comme l’assainissement et la réfection des routes, la solution est simple mais absente. Il s’agit d’avoir les moyens financiers suffisants et le matériel logistique adéquat.

Dans une brève allocution hier, le ministre Naina Andriantsitohaina a indiqué que le cas d’Antananarivo est une priorité de son département. Il a promis son soutien et celui de l’État à celui qui lui succède à la barre de la capitale. “Le choix du nouveau PDS répond à la fois aux critères techniques et politiques du poste”, affirme une source avisée. Un soutien inconditionnel de l’État ne sera pas de trop pour qu’il réussisse sa mission.

Garry Fabrice Ranaivoson

2 Commentaires

  1. Le plus mauvais choix ! Tout concorde à confirmer que Rainilainga manque de vrai homme compétent et intègre . Piocher parmi les amazones d'un caste précis foulant au pied l'unité nationale dans le seul but de meubler son palais est son seul recours . Cet homme parachuté qui n'est pas du moule de l'administration publique est un MPISOLELAKA de haut vol . Un sénateur qui a signé la lettre de mort politique d'un chef d'institution en l'accusant de " malade mental " ( sic ) . Cet opportuniste était parmi ces sénateurs qui n'ont pas eu le courage d'aller au bout de leur logique pour demander l'avis de la basse cour constitutionnelle sur l'article 24 de la constitution histoire de défendre la dissimulation de la demande de naturalisation de Rainilainga . Sa fille a bien profité pour ses études à l'étranger du népotisme assumé du président Français de Madagascar . Il n'est pas de loin " the right man in the right place " à proprement parler . La politique politicienne , la clanisme et la gabegie vont jalonner sa gestionà la tête de la CUA . La capitale ne mérite pas un tel personnage sectaire et clivant pour espérer un changement de visage drastique de cette ville !

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    1. Rectificatif : une caste précise ...le clanisme .

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