Sans titre

Si on croyait que le foot avait un monopole insolent pour créer l’événement à coups de transferts sensationnels, Lewis Hamilton est l’auteur d’un exploit de géant en provoquant la tempête médiatique sportive du siècle. Alors qu’on était encore dans l’attente du dénouement du feuilleton qui lie Kylian Mbappé au Real Madrid, Ferrari a été comme le cyclone du Magicien d’Oz (L. F. Baum, 1900) en jaillissant, dans un surgissement soudain, dans le marché sportif qu’il a chamboulé. L’événement de ce début d’année est cette annonce du prochain émigré de Lewis Hamilton qui quittera Mercedes pour l’écurie rouge mythique ornée par l’histoire de la Formule 1 qu’elle a sublimée.

En rejoignant Ferrari, Lewis Hamilton va inscrire son nom dans un panthéon dont la splendeur a été illuminée par de grandes figures qui peuplent les passages les plus grandioses de l’épopée de la 

discipline. Car Ferrari est comme le bateau Argo qui a eu l’incomparable honneur de transporter de grands héros grecs comme Jason, Héraclès, les Dioscures, Orphée, ... Les modèles qui ont précédé les Juan Manuel Fangio, Niki Lauda ou Michael Schumacher qui ont, chacun, inscrit des victoires qui ont porté en apothéose le cheval italien qui hennit fièrement au milieu des étoiles du ciel du palmarès des constructeurs.

L’exode de Lewis Hamilton peut être compris comme le début d’un nouveau chapitre glorieux, comme fuir Troie a été, pour Énée dans l’Énéide (Virgile), le nécessaire prologue à la construction d’une légende qui culminera par la fondation de Rome par ses descendants Romulus et Rémus. Lewis Hamilton peut ainsi se mettre à bâtir encore plus son fabuleux récit, qui a déjà connu un climax avec un nombre record de sept titres de champion du monde des pilotes, partagé avec Michael Schumacher. Pourra-t-il alors encore ajouter d’autres pages victorieuses au sein de la famille qui s’est le plus familiarisée avec le triomphe, et qui a érigé une légende qui a fait de son étendard le feu divin que n’importe quel pilote rêverait de représenter ?

En quittant Mercedes, où il a remporté six de ses sept titres de champion du monde des pilotes, Lewis Hamilton a, comme Jules César qui a franchi le Rubicon ou Hannibal qui a traversé les Alpes, percé le mur étanche qui sépare les deux écuries rivales. Ferrari reste toujours cette terre promise où coulent facilement les champagnes de la victoire ou, faute de mieux, des podiums. L’avenir nous dira si Lewis Hamilton saura bien cultiver et cueillir d’autres fruits du succès dans ce territoire dont la fertilité n’est plus à prouver.

Fenitra Ratefiarivony

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne