Sahondra Rabenaivo, présidente du Comité pour la sauvegarde de l'intégrité et ses collaborateurs, dans leurs nouveaux locaux à Andohatapenaka |
La lutte contre la corruption est difficile et le système anti-corruption s’organise pour élaborer une nouvelle stratégie nationale de lutte, mais aussi pour faire le bilan des dix premières années de la SNLCC.
Une longue lutte. À la veille de la fin du premier cycle décennal de la stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC), le système anti-corruption (SAC) s’anime déjà à l’idée d’élaborer une nouvelle stratégie. Avant cela, il est tout de même important de faire le bilan de tout ce qui a marché ou échoué pendant la période 2015 à 2025.
Avec la validation de l’élaboration de la nouvelle stratégie actée en Conseil des ministres, avec la formation du comité de pilotage, le SAC peut désormais commencer avec de nouveaux moyens afin de lutter efficacement contre la corruption. Hier, lors de l’inauguration d’un bâtiment dédié au comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) à Andohatapenaka, Sahondra Rabenarivo, présidente du CSI, a affirmé l’importance de l’élaboration de nouvelles stratégies et aussi de revoir le bilan des travaux déjà entrepris. Elle annonce par la même occasion que la présentation de la nouvelle SNLCC se fera au mois de décembre de cette année.
Qu’est-ce qui a fonctionné et qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? Telles sont les questions qui se posent afin de pouvoir élaborer les nouveaux plans. À noter que lors de la période entre 2015 et 2025, la SNLCC s’est concentrée sur la réforme du cadre institutionnel et législatif de la lutte contre la corruption avec la mise en place des services et bureaux au sein du SAC, notamment les pôles anti-corruption au niveau des provinces ainsi que l’agence de recouvrement des avoirs illicites et l’intégration du Samifin parmi le système anti-corruption.
Nouveaux défis
«Maintenant que tout est en place et avec l’expérience du SAC, il est temps de réfléchir à ce qui est efficace et pas seulement à ce qui est effectif et à ce qui ne l’est pas,» s’exclame Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, hier.
De prime abord, le problème de l’ancienne SNLCC s’avère être le manque d’adhésion, que ce soit du gouvernement ou de la population. Afin d’y remédier, la communication avec le plus d’entités possibles est recommandée afin de parfaire la nouvelle stratégie et aussi d’inclure le plus d’adhérents possibles pour que la lutte prenne réellement une dimension nationale en tenant compte des réalités actuelles mais aussi en corrigeant les erreurs du passé. La présidente du CSI a tenu à expliquer la difficulté et la complexité de la lutte qu’elle considère comme un «marathon plutôt qu’une course de vitesse de cent mètres.»
Le monde évolue et les criminels en font de même, c’est la principale raison de la mise en place de la nouvelle stratégie nationale. Les impacts de la corruption sur les droits de l’homme, la corruption dans le sport ainsi que celle liée aux ressources naturelles et la transformation digitale en tant que moyen de contribuer à la lutte ou encore les impacts de la corruption sur le genre sont les nouveaux défis du système anti-corruption et doivent être impérativement inclus dans la nouvelle SNLCC. En même temps, se référer à l’évolution d’autres pays pourrait aussi aider à lutter efficacement.
Selon les prévisions, la nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption sera présentée lors de la journée internationale de la lutte contre la corruption au mois de décembre. En attendant, le processus est en marche car en ce moment, l’accord de principe avec les bailleurs a déjà été signé et on attend plus que l’arrêté pour rendre effectif le comité de pilotage annoncé en Conseil des ministres. Pour ce premier semestre, l’heure est d’abord aux diagnostics et aux consultations. Ce n’est que durant le troisième trimestre que les descentes régionales vont débuter et les ateliers de présentations et de validations vont se tenir dans le quatrième trimestre.
Un centre de documentation ouvert au public
Le CDI du CSI est dorénavant ouvert et disponible au grand public. Il sera maintenant possible d’emprunter des livres ou d’autres documents à Andohatapenaka en présentant une simple photocopie de la carte d’identité nationale. Le CDI est un lieu propice pour tout le monde de se documenter et de s’informer sans aucun frais.
Ravo Andriantsalama