Les mesures sanitaires sont renforcées à l’aéroport de Mahajanga. |
Madagascar renforce les mesures de prévention du choléra. Le pays ferme partiellement ses portes aux personnes en provenance des Comores.
Les navires à passagers en provenance des Comores ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire malgache, temporairement. Le gouvernement a décidé de suspendre le trafic maritime reliant la Grande île aux Comores. « L’épidémie de choléra se propage actuellement dans les pays de l’Est et de la pointe de l’Afrique avec une forte courbe ascendante aux Comores, depuis quelques jours. Le Conseil des ministres a donc approuvé la suspension du trafic maritime en provenance des Comores, jusqu’à ce que l’épidémie soit maîtrisée », peut-on lire dans le compte rendu du Conseil des ministres du 21 février. Le transport des marchandises stratégiques n’est pas concerné par cette décision. L’amarrage des grands navires transportant du gaz, du carburant, entre autres, est autorisé. Toutefois, leur équipage doit rester sur le navire.
D’autres mesures prises par le gouvernement, dans le cadre de la prévention de cette maladie mortelle, incluent les traitements chimio-prophylactiques pour les arrivées aériennes en provenance de tous les pays africains touchés par l’épidémie de choléra, et plus spécifiquement à l’aéroport de Mahajanga. Le chef de l’État a donné des directives pour qu’il y ait une communication claire aux passagers de ces vols afin de clarifier les conditions sanitaires qui doivent être appliquées.
Forte augmentation
Cent cinq cas confirmés et six décès ont été enregistrés depuis la déclaration de l’épidémie au mois de janvier, avec vingt-deux patients en cours de traitement, selon les points de situation de l’épidémie de choléra établis par le ministère de la Santé de l’Union des Comores, le 21 février. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) parle d’une forte augmentation du choléra dans le monde. L’Afrique de l’Est et l’Afrique australe seraient les plus touchées.
Jusqu’à hier, le choléra n’a pas encore été détecté à Madagascar, selon une source auprès du ministère de la Santé publique. Tant mieux, car s’il devait arriver à Madagascar, il risquerait de se propager rapidement. Les inondations sont indiquées comme le principal facteur de la propagation de cette maladie ; alors que plusieurs quartiers sont inondés suite aux fortes précipitations qui ont frappé l’île dernièrement. Même sans inondations, les risques de propagation de cette maladie sont élevés. L’hygiène laisse à désirer. La plupart des ménages n’ont pas de toilettes et font leurs besoins à l’air libre ou déversent leurs excréments dans les canaux. Le taux d’accès à l’eau potable est par ailleurs très faible.
Le ministère de la Santé publique se prépare à l’éventuelle arrivée de cette maladie dans le pays. Il a déployé des tests et des médicaments pour traiter cette maladie dans toute l’île.
Miangaly Ralitera