L’élixir du succès

Le cauchemar derrière nous. Du moins si l’on en croit aux affirmations de Joël Randriamandranto, ministre du Tourisme et de l’artisanat. Madagascar se replace sur la carte mondiale du marché touristique. Selon Joël Randriamandranto, ces acquis ont été obtenus par la promotion de la destination, la stimulation des investissements et la formation du personnel affecté aux activités touristiques.

Ces actions menées de concert avec les groupements professionnels par la participation aux Salons incontournables internationaux, comme ceux de Milan, Berlin, Paris, avec deux variantes, à Budapest et Varsovie. La stratégie a été d’explorer des niches de marché encore délaissés. Les résultats ont été probants. Le nombre  des touristes venus de l’Europe de l’Est  est passé de 6000 à 20000.

Vingt magazines spécialisés ont consacré des pages sur les atouts touristiques paradisiaques de Madagascar. Des émissions télévisées ont été aussi diffusées pour vanter les trésors secrets de la Grande île.  Loin   des embouteillages,  des montagnes d’ordures de la capitale et les taudis qui ont pignon sur rue. Avec cette tangente des bailleurs de fonds  dans leurs diagnostics, estimant que 78% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Evitons de faire la comparaison  des conditions sociales et économiques d’être pauvre ici et miséreux ailleurs. La valeur des monnaies rend l’analyse plus qu’aléatoire.

Joël Randriamandranto, sent déjà venir que le tourisme, ayant le vent en poupe, peut-être victime de son propre succès. Par exemple, le manque du personnel qualifié dans tous les domaines pour servir les visiteurs dans les meilleures conditions. Ou la rareté des vols  aériens domestiques. Madagascar Airlines, à défaut de nouveaux aéronefs, fait avec les moyens du bord. Par la relance des liaisons dites transversales. Une solution de rechange en attendant mieux.

Le tourisme se trouve ainsi sur une courbe ascendante. Mais il faudra faire attention à des détails pouvant tout remettre en cause. Des étrangers attablés sur la terrasse d’un café d’un hôtel étoilé s’étonne souvent  de voir passer des gars avec des haillons sur la peau, transportant des viandes de porc sur une brouette tout aussi insalubres. Eux, si habitués à la traçabilité des produits, vont-ils réagir comment face à « ces endémicités malgaches ».

L’hospitalité légendaire des Malgaches de suffira plus à gagner une part de marché dans un contexte concurrentiel de haut niveau. Madagascar a toutes les cartes en main pour jouer non pas de la figuration mais des premiers rôles sur le marché mondial du tourisme. À nous d’en être dignes de cette reconnaissance naissante.

Sylvain Ranjalahy

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