Les électeurs sont convoqués pour les prochaines élections législatives. |
Avec l’adoption du décret de convocation des électeurs et celui fixant le montant de la caution obligatoire, le compte à rebours débute. La date du scrutin législatif est fixée au 29 mai.
C’est reparti pour un tour. Le dernier Conseil du gouvernement a adopté le décret portant convocation des électeurs pour les élections législatives ainsi que le décret fixant le montant de la contribution des candidats aux charges électorales. Le processus électoral est donc en marche. Le gouvernement s’est accordé avec la proposition de la date du scrutin de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du 29 mai prochain.
Par contre, le montant de la caution pour l’impression des bulletins de vote se trouve modifié par le décret 2024-244 du ministère de l’Intérieur qui circulait sur les réseaux sociaux depuis hier matin. Ce décret fixe cette caution à vingt millions d’ariary alors que la Ceni a proposé dix millions d’ariary. À noter que ce montant a subi trois augmentations en quelques jours puisque lors des dernières législatives de 2019, la caution était de cinq millions d’ariary. La Ceni la multiplie par deux et le décret 2024-244 la quadruple.
Cette augmentation, annoncée par le président de la Ceni, Dama Andrianarisedo, à Alarobia, suscite un débat et crée la polémique au sein du microcosme politique. Du côté des partisans du régime, la multiplication par quatre de la contribution obligatoire des candidats députés est une bonne chose pour que seuls les candidats sérieux se lancent dans la course. C’est aussi, selon eux, un moyen d’écarter les candidats qui n’ont pas réellement l’intention de concourir. L’opposition, quant à elle, voit la situation d’un tout autre œil. La plupart des leaders de l’opposition, y compris les actuels parlementaires de l’Assemblée nationale, crient à l’illégalité et au bafouement de la démocratie.
Débat
Masy Goulamaly, député élu dans le district de Tsihombe, craint une mise à l’écart intentionnelle d’un groupe de citoyens qui ont la volonté de se présenter mais qui n’auront jamais les moyens avec l’augmentation de la caution. Pour elle, il est possible qu’il y ait des districts qui n’auront pas de candidats, mais le plus grave serait que les candidats ne provenant pas des grands partis politiques procèdent à des emprunts afin de pouvoir se présenter. Une situation qui engendrera forcément une dette morale envers le prêteur lors de leur mandat. Alain Rasambany, secrétaire national du HVM, quant à lui, déclare que malgré la somme astronomique de la caution obligatoire, son parti est prêt à se battre et à changer ces affronts à la démocratie.
Dans la pratique, le fait que le montant de la caution soit de vingt millions d’ariary est assez logique vu que souvent, cette caution pour les législatives est de 10% de la caution pour la présidentielle. C’est pourquoi, lorsque la caution présidentielle était de cinquante millions d’ariary, celle des législatives était de cinq millions. Maintenant que la contribution obligatoire est d’un montant de deux cent millions d’ariary, il est logique que le gouvernement la fixe à vingt millions d’ariary.
Tout compte fait, ceux qui veulent prétendre à un siège à Tsimbazaza devront y réfléchir à deux fois avant de se lancer, vu que la caution n’est qu’une partie des dépenses pour les élections. Il y a aussi celles liées à la campagne électorale qui ne sont pas négligeables avec les meetings, les tee-shirts, ou encore les goodies et les impressions d’affiches. Il est indéniable que les moyens financiers doivent être colossaux pour pouvoir prétendre devenir député de Madagascar.
Pour rappel, les élections législatives se tiendront le mercredi 29 mai, qui sera bien sûr un jour de congé payé pour les salariés. Le dépôt des candidatures s’ouvrira le 28 mars et se clôturera le 6 avril. Pour la campagne électorale, les candidats auront vingt-huit jours pour faire leur propagande du 8 au 28 mai. Arrêtée définitivement le 15 mai prochain, la liste électorale issue de la révision annuelle sera celle qui sera utilisée pour les législatives et aussi pour les communales du mois de novembre prochain.
Ravo Andriantsalama