Des repas chauds gratuits pour les écoliers. |
«De plus en plus d’élèves vont à l’école le ventre vide», alertent des chefs d’établissements scolaires publics. «On peut dire que le quart de nos lycéens sont touchés par la sous-alimentation», note le proviseur du lycée Ampitatafika, Fanomezantsoa Rakotomandimby, hier.
Dans ce lycée, des élèves se sont évanouis pendant les rassemblements. D’autres ne font que dormir en classe. «Des élèves ne prennent pas de petit-déjeuner. À midi, ils mangent une nourriture non complète. Certains ne consomment que du maïs», déplore ce proviseur. Le malaise collectif au lycée moderne Ankadikely Ilafy qui s’est produit lundi pendant le rassemblement, confirme cette hausse des élèves affectés par la sous-alimentation. Une dizaine de lycéennes se sont évanouies suite à l’hypoglycémie. «La plupart des victimes n’ont pas pris de petit-déjeuner avant d’aller à l’école, lorsque nous les avons interrogées», avait indiqué un médecin du centre de santé de base niveau II Ankadikely Ilafy, qui les a prises en charge. La situation n’est pas meilleure dans les écoles publiques de la ville d’Antananarivo.
Repas chaud
«Des parents nous confient qu’il leur arrive de ne manger qu’une fois par jour, notamment le soir, qu’ils sont en difficulté financière,» indique le directeur d’une école primaire publique dans la ville d’Antananarivo. Cette sous-alimentation a de sérieux impacts sur les élèves. «Ils ont de la difficulté à se concentrer en classe. Par conséquent, leur résultat scolaire est faible,» indiquent des directeurs d’écoles. Le risque d’abandon scolaire augmente également lorsque l’élève ne mange pas à sa faim.
Le ministère de l’Éducation nationale et ses partenaires ont revu à la hausse le nombre des bénéficiaires de la cantine scolaire en cette année scolaire pour éviter le décrochage scolaire. Il est passé de quatre-vingt-dix mille en 2019 à un million deux cent mille en 2023. Ce qui permet à tous les élèves, écoliers, collégiens, lycéens dans les régions d’Androy et d’Anosy, et à des élèves de l’EPP dans d’autres régions, de bénéficier d’un repas chaud et complet tous les jours. À en croire ces faits dans ces établissements scolaires d’Antananarivo, l’extension du programme de cantine scolaire dans tous les établissements scolaires publics est capitale.
Miangaly Ralitera