.jpg) |
| Ntsay Christian est le premier Premier ministre du second mandat de Andry Rajoelina. |
Après la décision du président Andry Rajoelina, la semaine dernière, Christian Ntsay est de nouveau nommé Premier ministre. Cela suscite la divergence des réactions des acteurs politiques du pays.
Adoubée par les uns, fustigée par les autres, la reconduction de Christian Ntsay au poste de Premier ministre ne fait pas l’unanimité au sein de la sphère politique. Si, d’un côté, les pros régimes défendent becs et ongles la décision du président Andry Rajoelina, ceux de l’opposition arborent une attitude différente en disant que la reconduction de Christian Ntsay prouve le manque de volonté de changement du président de la République.
Andry Rajoelina défend son choix en se basant sur l’expérience de l’ancien Premier ministre en matière d’administration et en vertu de la continuité de l’État. Lalatiana Rakotondrazafy, ancienne ministre de la Communication, quant à elle, vante les qualités de Christian Ntsay en déclarant sur les réseaux sociaux que c’est un homme juste et plein de compassion. «J’ai collaboré avec lui depuis 2018 et je sais qu’il a une parfaite maîtrise de l’administration des affaires publiques», soutient l’ancienne porte-parole du gouvernement.
Cependant, elle a quand même émis quelques réserves en déclarant qu’il est maintenant temps de rectifier le tir sur les lacunes du premier quinquennat car le peuple attend beaucoup de ses dirigeants.
Selon elle, il faut être plus strict face aux transgressions des lois et règlements en vigueur mais aussi par rapport à la pratique du laisser-aller qui enfonce le pays et hypothèque l’avenir des plus jeunes. «Trop de liberté tue la liberté», a-t-elle déclaré. Il faudrait aussi plus de rigueur et de fermeté dans la lutte contre la corruption soutient-elle.
Soutiens
Mais le fait de s’attaquer de front aux affaires brûlantes du moment qui a amené à l’arrestation de divers hauts responsables dont un préfet et quelques directeurs est, selon Lalatiana Rakotondrazafy, une preuve de la volonté du président de la République et du Premier ministre dans la longue lutte.
Les députés de la majorité à l’Assemblée nationale affichent, de leurs côtés, leurs soutiens à la décision prise par le président de la République et félicitent l’heureux élu. «On tient à remercier le président Rajoelina pour sa décision et nous soutenons cette décision», s’exclame Paulbert Velontsara, député élu à Port Bergé et président du groupe parlementaire IRD, jeudi dernier, à la sortie du Palais d’Iavoloha après la déclaration du président de la République.
Les leaders de l’opposition fustigent, par contre, la décision du président de la République d’avoir reconduit Christian Ntsay. «Il n’a rien apporté au bout de cinq ans, attendons-nous à ce qu’il en fasse de même pour les cinq années qui viennent», s’exclame Jean Jacques Ratsietison, ancien candidat à la présidentielle et président du parti FMI malagasy. Il soutient que la reconduction de l’ancien Premier ministre n’est pas la solution. Donc, il est préférable de ne rien espérer de sa part.
De son côté, Marc Ravalomanana, ancien président de la République et patron du TIM, déclare, le week-end dernier à Faravohitra, que rien n’a changé et que vue la situation actuelle et la reconduction de Christian Ntsay, la démission n’était pas utile. «Vue la situation, il n’aurait même pas dû déposer sa démission», fustige-t-il.
Ravo Andriantsalama