FORMATION DU GOUVERNEMENT - Les tractations s’activent en coulisses

À l’instar du dernier remaniement, le 20 février 2023, la présentation du nouveau gouvernement pourrait se faire avant le Conseil des ministres de mercredi.

Après la nomination du Premier ministre, c’est la composition du gouvernement qui tient en haleine l’opinion. La date de présentation de la nouvelle équipe n’est pas précisée, mais les tractations vont bon train en coulisses.

Les états-majors politiques s’activent. Le calme apparent sur la scène publique diffère avec les tractations en coulisses au sujet de la composition du nouveau gouvernement. 

Selon les informations, les curriculum vitae (CV) des postulants aux différents départements ministériels s’empilent à la réception du Palais d’État de Mahazoarivo et auprès de celle du Palais d’État d’Ambohitsorohitra. Ceci, suivant la consigne édictée par Andry Rajoelina, président de la République, lors de la nomination du Premier ministre, jeudi. Le locataire d’Iavoloha a demandé à tous ceux qui s’estiment remplir les critères requis pour être ministre de déposer leur CV à la primature, à Mahazoarivo, et une copie à la présidence de la République, à Ambohitsorohitra. 

Le traitement des dossiers de candidatures, les consultations et entretiens auraient déjà démarré. Outre ceux qui ont spontanément postulé, les tractations s’élargissent aussi à des entités en dehors du cercle de la coalition présidentielle. Des partis et acteurs politiques dans les rangs de l’opposition, “mais relativement modérés”, auraient ainsi été approchés. À s’en tenir aux propos du président de la République, “l’ouverture” devrait être un des mots clés de la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. 

L’autre mot d’ordre du futur gouvernement est “le social”. Durant le premier Conseil des ministres de son second mandat, le 20 décembre, Andry Rajoelina a dressé les priorités de l’équipe gouvernementale dans les cent jours. La mise à disposition des ménages les plus vulnérables de formation en agriculture et élevage. Ceci, en vue de l’exploitation de terrains qui leur seront mis à disposition et leur permettra de changer de vie. Il y a aussi la formation des femmes et des jeunes pour l’accès au travail ou les encourager à entreprendre. 

La poursuite de la transformation numérique au sein de l’administration, à commencer par la distribution des carnets de Fokontany biométriques. La gratuité des contraceptifs figure aussi dans les objectifs des cent jours. De même pour la mise en vente de riz à bas prix, l’accès aux engrais pour les agriculteurs. Il y a aussi la lutte contre la perte de valeur de l’ariary sur le marché des devises et le renforcement de la lutte contre l’insécurité. 

Organigramme

Comme le veut la Constitution, le prochain gouvernement aura la charge de mettre en œuvre la politique générale de l’État (PGE). Une PGE qui sera axée sur les “trois piliers” sur lesquels le locataire d’Iavoloha compte asseoir son second mandat. Il s’agit du développement du capital humain, de l’industrialisation et de la bonne gouvernance. En rapport à ce dernier point, justement, Andry Rajoelina souligne que “la droiture et l’intégrité”, sont des critères stricts pour la sélection des futurs ministres. 

À s’en tenir au discours du Président, à Iavoloha, jeudi, chaque ministre doit remplir les critères qu’il a édictés. Qu’il s’agisse de candidature spontanée, ou bien de recommandation issue des tractations avec des entités politiques, il n’y aura pas d’exception. Les postulants seront soumis à un test pour évaluer leur compétence. Ils devront aussi “prêter serment”, et signer un engagement public. Il s’agit de s’engager “à quitter ses fonctions ou bien à en être immédiatement démis s’ils n’accomplissent pas leur tâche comme il se doit”. 

La capacité à travailler vite, l ’abnégation en faveur de la quête du bien-être de la population, la quête constante du bien-être commun, ainsi que la préservation de l’intérêt supérieur de la nation, sont les autres cases que devront remplir les aspirants ministres. Selon les sources, les discussions se portent aussi sur la structure du prochain gouvernement. L’idée de mise en place de secrétariats d’État se précise. Ils viendront s’ajouter au secrétariat d’État chargé de la Gendarmerie nationale et celui chargé des Nouvelles villes et de l’habitat. 

Depuis le jour de la reconduction de Christian Ntsay comme locataire de Mahazoarivo, des voix chuchotent la possibilité qu’une ou deux vice-primatures figurent dans l’organigramme du nouveau gouvernement. De prime abord, les cogitations sur l’agencement des départements ministériels répondent à des considérations politiques. Une façon de ratisser large, dans l’optique de l’ouverture voulue par le chef de l’État. 

“Je mesure la confiance que la population a placée en moi. Je suis conscient qu’elle aspire à ce que chaque ménage jouisse du progrès que nous escomptons. Aussi, devons-nous apporter des solutions rapides et durables aux problèmes actuels et ceux persistants, mais également pour relever les défis posés”, a déclaré le président de la République lors de la nomination du Premier ministre, jeudi. Ceux qui siégeront au sein du futur gouvernement auront ainsi une obligation de résultat. Sauf revirement, la nouvelle équipe pourrait être connue avant le Conseil des ministres de mercredi. 

Garry Fabrice Ranaivoson

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