C’était à prévoir. Depuis que le cours de l’ariary a atteint les 5 000 contre un euro, la valeur de la monnaie nationale ne cesse de s’effilocher et de valser sur le marché interbancaire de devises. Cela ne manque pas d’annoncer la tendance pour cette nouvelle année où les activités économiques restent au point mort et, cette fois-ci, une approche des cours de l’ariary vers un nouveau seuil, (celui de la barre des 5 000 ar pour un euro) semblent indiquer la nouvelle donne pour 2024.
La monnaie de cette pièce, sans mauvais jeu de mots, semble amère pour les opérateurs économiques qui voient et vivent au quotidien une certaine volatilité et une instabilité des cours de l’ariary que ce soit sur le moyen ou le long terme. Cela, faute de tableaux de bord sur lesquels se référer sur les tendances de l’ariary qui ne manque pas d’inquiéter nombre d’entre eux. Pour ces acteurs de la vie économique, l’heure n’est plus à l’alarmisme face à cette montée progressive des cours de l’ariary. Il est plutôt question de savoir si un jour, la monnaie nationale verrait ses cours se stabiliser pour pouvoir exercer leurs activités en toute quiétude. « Le problème actuellement c’est que l’on ne sait pas à quoi s’attendre avec l’ariary. L’heure n’est plus à savoir si le cours de l’ariary va diminuer ou augmenter au fil du temps. Le souci est maintenant de voir si l’on peut s’attendre à une stabilité de la monnaie nationale sur le long terme afin que nous puissions exercer nos activités », s’enquiert un opérateur économique.
Morose
Depuis quelques temps, l’État s’est engagé à faire la guerre à la fuite de capitaux et promouvoir le rapatriement de devises, censé rééquilibrer la balance des paiements et stabiliser de quelque manière que ce soit l’ariary sur le marché des devises. D’ailleurs les dernières campagnes d’exportations, celle du litchi par exemple devraient rapatrier leurs premières devises d’ici quelque temps. En attendant, le climat économique actuel reste morose, dans une grande partie des secteurs d’activités de la Grande île. Les opérateurs réclament ainsi une meilleure visibilité et de la transparence sur les possibles projections à long terme de l’ariary sur le Marché Interbancaire de Devises.
Itamara Randriamamonjy