IFPB - Faible taux de recouvrement à Antananarivo

Les impôts fonciers constituent la majorté des recettes de la Commune urbaine d’Antananarivo.

Les contribuables deviennent de plus en plus réticents par rapport au paiement des impôts fonciers. Une situation qui risque de générer des problèmes au niveau du mécanisme d’action des services publics.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les dernières statistiques publiées par la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), les ménages tananariviens rechignent à payer leurs Impôts fonciers sur les propriétés bâties (IFPB). Pour l’exercice 2022, seulement dix-sept contribuables sur 194 977 se sont acquittés de leur IFPB, soit 0,01% des ménages de la Capitale. Ces chiffres sont particulièrement bas, surtout compte tenu du fait que pour l’exercice 2021, le taux de recouvrement des impôts fonciers était de 13,93%, soit 27 166 contribuables sur 194 977.

Comment expliquer ce phénomène ? Les raisons sont nombreuses, mais nous avons décidé de nous adresser directement à un responsable au sein de la Commune urbaine d’Antananarivo. 

« L’une des principales raisons de ce faible taux de recouvrement est que le civisme en général et la fiscalité ne font pas encore partie intégrante de la culture quotidienne des gens. Il s’agit d’une culture citoyenne », indique Jaona Raharison, directeur des ressources financières auprès de la CUA. D’autres facteurs, tels que l’inflation ou la dépréciation de la monnaie, contribuent également à cette réticence des ménages.

Situation complexe

Cette situation engendre certaines difficultés par rapport à l’exécution des tâches quotidiennes de la commune et des sociétés chargées, par exemple, de l’assainissement, etc. 

Il est à noter que la CUA n’a procédé au recouvrement des IFPB qu’à partir de 2022, tenant ainsi compte de la situation sanitaire qui avait fortement affecté une bonne partie des familles tananariviennes et des propriétaires, malgré la résilience du secteur immobilier. Tout cela a relégué le paiement des impôts au second plan, derrière des priorités financières telles que les frais de scolarité, l’énergie et d’autres besoins fondamentaux.

Les impôts fonciers constituent la principale source de trésorerie de la CUA. Depuis 1997 jusqu’en 2021, les IFPB étaient estimés en fonction de la surface aménagée dont les contribuables étaient propriétaires. En 2022, les propriétaires de maisons dans la Capitale ont été confrontés à une hausse de 200%, jusqu’à ce que des mesures d’abattement fiscal soient décrétées quelques temps après. Malgré cela, les contribuables restent réticents. 

Itamara Randriamamonjy

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