Les mairies sont encore loin d’avoir de nouveaux locataires avec la Ceni qui est en pleine étude de la situation. |
En fin de mandat depuis mercredi dernier, les maires et les conseillers municipaux sont actuellement dans le flou quant à leur situation vis-à-vis de leurs fonctions.
La situation est confuse. Depuis mercredi, le mandat des maires et des conseillers municipaux a pris fin alors que jusqu’à maintenant, aucune proposition de date du scrutin n’a émanée de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Depuis le début de cette semaine, l’organe de préparation des élections est en réunion et, en ce moment, elle en est à la phase «d’étude approfondie», selon les dires de Soava Andriamarotafika, rapporteur général de la commission. Une étude qui est axée sur plusieurs fronts dans la date des élections ainsi que la possibilité d’utiliser la liste électorale issue de la Révision annuelle de la liste (Rale) plutôt que celle de la refonte totale qui a été utilisée pour la dernière présidentielle du mois de novembre dans le souci d’inscrire le plus d’électeurs possibles. Néanmoins, la Ceni se donne pour objectif de donner une proposition de date au gouvernement vers la fin de ce mois au plus tard, selon toujours le rapporteur général hier.
Du côté du ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, Pascal Pierrot Rabetahina, directeur général de la Décentralisation au sein du ministère, explique qu’aucune initiative n’est à présent prête à être exécutée et il n’y a pas encore de mesure à prendre quant aux maires et conseillers en fin de mandat. La situation au ministère de l’Intérieur est due à l’absence actuelle de gouvernement, l’ancien ministre Justin Tokely assure juste les affaires courantes jusqu’à l’arrivée de la nouvelle équipe gouvernementale. Ce qui fait qu’aucune décision ne peut être émise concernant le cas des maires et conseillers municipaux d’ici là.
Élections jumelées
Avec la première réunion de la Ceni qui se déroule en ce moment, les techniciens et les experts de l’organe envisagent aussi le jumelage des deux échéances électorales, à savoir les communales et les législatives. Le fait est que les deux sont primordiales pour le pays, l’un qui va redéfinir une nouvelle majorité au sein de l’Assemblée nationale et l’autre dont le mandat des élus est déjà expiré. «On envisage toutes les possibilités pour pouvoir prendre la meilleure décision dans l’intérêt de la Nation, et le jumelage des deux échéances entre en compte», soutient Soava Andriamaro tafika. Effectivement, le dilemme sur la date des élections reste un des plus grands questionnements de la Ceni. Toutefois, le rapporteur général insiste sur le fait que les procédures préélectorales ne sont pas à négliger dont la convocation des électeurs qui doit impérativement intervenir au moins quatre-vingt-dix jours avant la date du scrutin.
Malgré la situation, il est logique que les maires et les conseillers municipaux restent en fonction pour assurer leurs rôles dans la continuité des services des collectivités territoriales décentralisées. Sur ce point, le directeur général de la Décentralisation propose que le ministère de l’Intérieur et de la décentralisation décrète la continuation du travail des concernés et que le ministère de l’Économie et des finances en fasse de même pour autoriser les maires à débloquer les salaires du personnel des communes afin de ne léser personne. Or, cela reste une proposition jusqu’à maintenant. La possibilité de la mise en place de délégations spéciales reste aussi hypothétique avec la lourdeur de la procédure menant à cela.
Ravo Andriantsalama