DIGITALISATION - Une carte d’identité biométrique à partir de quinze ans

Tahina Razafindramalo, ministre du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications.

Adieu les vieilles cartes d’identité en papier. Le pays s’engage désormais dans la course à la transformation digitale et envisage de passer à la distribution d’une carte d’identité numérique pour les Malgaches, à partir de quinze ans.

Une nouveauté. La transformation digitale à Madagascar est en train de franchir un autre palier. Désormais, chaque Malgache sera doté d’une carte d’identité numérique à partir de quinze ans. Cette annonce a été faite par Tahina Razafindramalo, ministre du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications (MNDPT), lors d’une conférence de presse hier. Ainsi, le processus débutera dès cette année dans plusieurs régions de l’île et se poursuivra jusqu’à ce que « toute la population de quinze ans et plus soit inscrite dans la base de données générale et qu’elle soit en possession de la carte d’identité biométrique », précise Tahina Razafindramalo. La Grande île s’engage ainsi dans ce processus fastidieux que de renouveler  les papiers d’identité. Un casse tête auquel certains pays ont dû faire face, tels que la Tunisie ou la Grèce, qui sont récemment passés à la carte d’identité biométrique « obligatoire » à quinze ans.

Il est cependant primordiale de passer par cette étape pour réduire les tracasseries administratives et la corruption, comme annoncé dans le Plan stratégique du numérique de ce quinquennat. De plus, cette carte d’identité biométrique comportera une puce électronique stockant les données de base de chaque Malgache dans différentes bases de données relatives aux services publics, tels que la santé, l’éducation, les services de proximité, etc.

La mise en circulation de cette carte d’identité biométrique s’inscrit également dans le cadre de la politique de simplification de l’administration et est menée en collaboration avec la Banque mondiale. « Une fois que les données de l’individu seront enregistrées dans la base de données générale, l’accès à divers services, qu’ils soient publics ou non, sera facilité. Plus besoin de se déplacer, par exemple, pour obtenir un certificat de résidence. Plus besoin de passer des jours au centre d’immatriculation pour obtenir son permis de conduire ou pour se rendre à l’hôpital. Des logiciels seront disponibles à cet effet », explique Tahina Razafindramalo.

Cybersécurité 

La vulgarisation de ces cartes d’identité biométriques pourrait susciter des préoccupations, notamment en ce qui concerne l’utilisation des données personnelles qu’elles contiennent. Cependant, il s’agit d’une étape incontournable dans la transformation digitale. « Ce n’est pas une option, c’est une obligation », affirment certaines analyses sur la transformation digitale en Afrique.

En ce qui concerne la protection des données personnelles, le projet passera probablement par les deux Chambres pour être validé. Néanmoins, le MNDPT se veut rassurant. Des politiques portant sur la cybersécurité et la cyberdéfense seront mises en place. D’autant plus que les individus consacrent peu de temps à la lecture des politiques de confidentialité des services utilisant leurs données personnelles, et certaines entreprises n’hésitent pas à les utiliser à des fins publicitaires. C’est pourquoi, depuis quelques années, l’État s’est efforcé de mettre en place tous les textes réglementaires concernant la protection des données personnelles. « Cela signifie que des sanctions seront appliquées en cas de non-respect des clauses de confidentialité ou d’utilisation abusive des données personnelles ».

La population malgache en chiffres

- Population globale : 28,8 millions d’habitants

- Croissance démographique : 2,6%

- Population de moins de 25 ans : 64%

Itamara Randriamamonjy

1 Commentaires

  1. Un projet RONFLANT qui ne tient pas compte de la réalité socio-économique du pays . Déjà un recensement fiable et exhaustif de la population est la condition sine qua non . Cette démarche a des écueils plus qu'insurmontables : les infrastructures routières , l'énergie et la sécurité . Il ne faut pas non plus négliger l'aspect culturel avec des freins bien réels nonobstant le problème éthique crucial de la protection des données personnelles . Un facteur important : la démocratie . Un régime autocratique verra toujours la défiance d'une partie importante de sa composante . Tant que la pauvreté est vécue difficilement il n'y a aura pas d'adhésion acquise . Et il suffit de voir le faible pourcentage des gens qui paient les impôts locaux dans la capitale .
    Ce régime du " paraître " ne doit pas refaire le coup des puces électronique pour les zébus . Et une priorité semble indéniable :pour l'instant l'accès d'un grand nombre à internet qui reste très cher dans ce pays !

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