SANTÉ MENTALE - L’envoi des malades dans les hôpitaux psychiatriques suspendu

Les malades mentaux agressifs doivent être soignés dans un hôpital

Les personnes souffrant de troubles psychiatriques sont en hausse. Beaucoup d’entre elles errent dans la rue, sans que personne ne s’en soucie.

DélaisséEs. Les personnes présentant des troubles mentaux sont de plus en plus nombreuses dans les rues de la ville d’Antananarivo. Certains d’entre eux sont agressifs. Normalement, la Commune urbaine d’Antananarivo doit procéder à leur arrestation, puis les envoyer au Centre hospitalier universitaire (CHU) Santé mentale à Anjanamasina, où ils seront soignés. Mais cela fait plusieurs mois, que la CUA a interrompu cette mission. « La dernière fois que la CUA a amené des patients dans cet hôpital remonte à 2022 », nous a confié une source, hier. 

Selon le Dr Hajatiana Raharinandrasana, directeur des Affaires sociales auprès de la CUA, ceci s’explique par les changements dans la prise en charge des malades, et non pas, pour des soucis budgétaires. « Nous devons assurer la garde du malade à l’hôpital, lorsque nous les amenons, là-bas. Nous rencontrons un peu de difficulté dans l’exécution de cette directive de l’hôpital », indique-t-elle.

Une source auprès de cet hôpital souligne qu’un patient doit être accompagné d’un garde-malade, impérativement, durant son hospitalisation. « Le patient, en arrivant ici, peut être très sale, par exemple. Quelqu’un doit lui faire prendre son bain, lui donner à manger. Ce n’est pas aux professionnels de santé de s’en occuper. Notre responsabilité, ce sont les soins », explique un professionnel de santé.

Dangereux

Laisser les aliénés agressifs à leur sort, peut être dangereux pour leur entourage et la communauté. 

Presque chaque année, ils font des victimes. L’un des cas les plus graves, le déséquilibré mental, qui a poignardé un jeune homme de 20 ans, à Soavimasoandro, en 2018. Ce dernier a succombé à ses blessures. Et récemment, un jeune forcené à Moramanga, qui a décapité sa mère. Selon un spécialiste de la santé mentale, il ne faut pas attendre que le malade montre des signes de violence, pour le soigner. « La prise en charge doit s’effectuer dès qu’il présente des signes d’hallucination, quelle que soit la raison, qu’il prenne des hallucinogènes, ou qu’il soit atteint d’une maladie mentale comme la schizophrénie ou la paranoïa », note-t-il.

La Commune urbaine d’Antananarivo est responsable des malades mentaux errant dans la capitale, mais elle ne serait pas la seule. « La Police nationale, le ministère de la Santé publique, à travers le CHU Anjanamasina, des sociétés civiles, collaborent avec nous, dans la prise en charge des malades mentaux. Nous sommes sur le point de voir comment nous allons coordonner cette collaboration. Il y a plusieurs points à régler. Nous prévoyons, également, une coopération avec l’hôpital psychiatrique privé à Imerintsiatosika », enchaine le Dr Hajatiana Raharinandrasana. En attendant, la CUA travaille avec les fokontany, pour identifier les familles des personnes présentant des troubles mentaux. Elles sont tout aussi responsables que les autorités.

Miangaly Ralitera

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