Rétroviseur

Un piéton qui marche tranquillement se fait faucher par un véhicule et meurt à Isoraka. Il a marché dans la chaussée étant donné que le trottoir était squatté par des véhicules qui en font leur parking. 

Ce n’est pas un cas isolé. Antananarivo est devenue une ville sans trottoir depuis des années. Les piétons risquent leur vie à tout moment puisqu’ils sont obligés d’emprunter la chaussée à Behoririka, à Tsiazotafo, à Ankorondrano, à Isoraka, à Ambanidia….Il est loin le temps où un maire avait rendu le trottoir aux piétons, la chaussée aux automobilistes et le marché aux commerçants. Certes, la CUA a fait des efforts en dégageant certains trottoirs en utilisant la manière forte mais l’initiative n’est pas assez soutenue pour être efficace face à l’entêtement des hors-la-loi et à l’insuffisance chronique des parkings.

Le problème semble sans solution, vu le manque d’espace à aménager dans la ville alors que le nombre de la population et par extension celui des véhicules continue de progresser d’une année à l’autre. Ce n’est pas en privatisant la gestion des parkings que l’on peut gagner en surface. 

Ce n’est pas sorcier. Dans une ville saturée comme Tana, il faut penser à occuper l’espace aérien. Les parkings à étages ont solutionné le même problème dans des grandes villes comme Johannesburg, Durban ou Sydney. Comme c’est payant et beaucoup plus que le tarif actuel, cela peut constituer une ressource intéressante pour la CUA. Mais où trouver de l’argent pour financer l’investissement ? 

On se retrouve dans un écheveau inextricable, voilà pourquoi les problèmes sont récurrents. Il en est ainsi du ramassage d’ordures, de l’entretien des rues, de l’éclairage public, des toilettes publiques… Autant de responsabilités que les maigres ressources de la CUA ne permettent pas d’assumer comme il se doit.

En attendant un meilleur sort, les Tananariviens devront redoubler de vigilance quand ils déambulent dans la rue. Le mieux, c’est de s’équiper d’un rétroviseur sur la tête. C’est nécessaire mais pas suffisant pour éviter un homicide involontaire.

Sylvain Ranjalahy 

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