Le procès de Tsoa VHF au palais de justice Anosy a été houleux |
Le procès de l’assassinat de « Tsoa VHF » s’est ouvert devant la Cour criminelle ordinaire, hier. Parmi les accusés, deux ont été condamnés aux travaux forcés.
Après deux renvois, le procès sur le meurtre prémédité d’Andriatiana Rabemanantsoa ou Tsoa VHF s’est déroulé hier, à l’occasion d’une session de la Cour criminelle ordinaire.
Nomenjanahary Randriatsilavina ou Tsila, chauffeur du défunt, a été reconnu coupable du crime, en tant qu’auteur principal. Il a été condamné à vingt ans de travaux forcés.
Honorine Rasoloarisoa ou Valeria, associée et non moins petite amie de Tsoa, a écopée d’une peine de sept ans de travaux forcés. Certes, elle serait le commanditaire, mais la qualification pénale de son crime était la « complicité ». Son mari, Pascal Randrianaivo et leurs coaccusés présents, Maminirina Hasina Pascal, Onjaniaina Antoine Rafalinantenaina et Elia Manamiary ont été acquittés au bénéfice du doute.
Onisoa Nirina Ralamboarimanana et Njarasoa Christinah Ramiarinandrasana ont manqué à l’appel. Elles ont également obtenu un acquittement au bénéfice du doute.
Dix-huit traces
Les accusés doivent des dommages et intérêts allant de 20 millions à 50 millions d’ariary aux plaignants. Herilala Rafalimanantsoa, frère du défunt, qui était absent au procès, représente leur famille. La veuve Elia Manamiary est à la fois accusée et partie civile. Son garçon devenu orphelin de père, âgé de 11 ans, reçoit 30 millions d’ariary, sa part des dommages et intérêts.
Le meurtre odieux d’Andriatiana Rabemanantsoa, chanteur du groupe VHF, remontait au cours de la nuit du 7 au 8 novembre 2022. Tsila, un certain Dida qui serait son agent de versement et lui étaient partis en voiture, précisément avec sa Polo Cross, de 67ha à Andranobevava. Là-bas, Tsila, au volant, s’est arrêté. C’est à ce moment-là que Dida aurait poignardé leur patron, Tsoa VHF. L’homicide a été maquillé en accident de voiture. Le corps sans vie présentant dix-huit traces de coup de couteau a été transbordé dans un Rexton, à Ankazomanga. Ce véhicule et lui, laissé à bord, avaient été poussés dans le vide, au pont d’Ambohimanarivo-Talatavolonondry, sur la Route nationale 3.
Les six accusés présents dans la salle 4 du Palais de justice ont tous nié leur inculpation. Tsila a été bombardé de questions par la présidente d’audience, par l’un des quatre assesseurs, par le procureur, par les avocats de la partie civile et ceux de ses coaccusés.
« C’est à cause de toi que toutes ces personnes ont été jetées en prison. Mon client s’y trouve toujours. Il a une famille à nourrir. Il n’a jamais bénéficié d’une liberté provisoire, malgré mes demandes. C’est comme si c’est moi qui suis incapable. Pourtant, je suis doyen des avocats. C’est triste ! », martèle l’homme aux cheveux blancs et en toge noir qui plaide pour Maminirina Hasina Pascal, un gardien de parking.
Les avocats trouvent les réponses du protagoniste de l’affaire décousues. « Nous ignorons ce qui se passe, mais Nomenjanahary Randriatsilavina veut maintenant innocenter et épargner Valeria de leur forfait. Il avait toutefois mentionné dans ses procès-verbaux d’enquête que c’est madame Valeria qui les a envoyés tuer Tsoa, car il avait beaucoup de femmes et que cela lui faisait mal au cœur. À qui profite alors le décès de Tsoa ? », précisent deux d’entre eux.
Valeria a refusé d’admettre que Tsoa et elle avaient été ensemble. Son avocate raconte qu’elle est mariée, qu’elle dormait à côté de son mari la nuit du crime, que la localisation de son téléphone disant qu’elle était à Ankazomanga n’est pas très précise, car elle vit près de là, à Antohomadinika.
« La photo n’est plus là »
« Vous dites que vous étiez seulement associés, par contre, j’ai vu votre photo, vous deux en train de vous embrasser. Elle était dans le dossier. Je ne sais pas pourquoi mais quand il y a eu ajournement, la photo n’est plus là », assène le juge.
Le procès qui a commencé à 10h 35 a été houleux. Nombre d’élèves avocats étaient venus remplir la salle au milieu des débats contradictoires.
À l’énoncé du verdict, le juge a rappelé qu’il n’y a pas d’appel possible et que les concernés ont trois jours pour aller en cassation. « Le tribunal fixe au minimum la contrainte par corps », souligne-t-il avant de déclarer l’audience close, à 14h 27.
Hajatiana Léonard