PÊCHE - Les crevettes de Madagascar subissent des pressions

L'exportation de crevettes. rapporte en moyenne 50 millions de dollard aux opérateurs malgaches

Comme un peu partout dans le monde, la pêche crevettière à Madagascar rencontre certaines difficultés pour diverses raisons. 3600 tonnes ont été exportées en neuf mois.

Près de 6000 t d’exportation annuelle ont été visées il y a quelques années par le Groupement des aquaculteurs et pêcheurs de crevettes de Madagascar (GAPCM). Mais quelques 3600 t ont pu être exportées pendant cette campagne de pêche crevettière 2023. Ailleurs, la situation n’est pas des plus tendres pour la filière crevette car de nombreuses zones de pêche subissent des menaces qui fragilisent les ressources halieutiques en général. Surexploitation, pollution et changements climatiques pèsent sur le secteur mondial de la pêche. Les stocks de crevettes nordiques, par exemple, font face à un déclin historique.  

Le total autorisé de captures est passé de 35000 t en  2012 à 14 000 t cette année. Les crevettes du Cameroun, de Mozambique et de l’océan Indien ne dérivent pas du « fléau ». Les exploits de capture mondiale de 2017, atteignant près de 3, 4 millions de tonnes de crevettes, selon les statistiques de la FAO, semblent inégalés jusqu’ici.  Pour Madagascar, outre les pressions climatiques, le WWF informe que la pêche Illégale non déclarée et non réglementée (INN) entraîne d’énormes pertes économiques pour les pêcheries. 

15 milliards d’ariary

«… La pêche INN des espèces  de thons et de crevettes occasionne chaque année des pertes financières évaluées à 142, 8 millions de dollars dans les zones économiques exclusives des cinq pays africains, dans le Sud-ouest de l’océan Indien, à savoir le Kenya, Madagascar, le Mozambique, l’Afrique du Sud et la Tanzanie», relate un document écrit en mai 2023. 

  Si des cas de pêche INN ont été réduits, du moins officiellement pour Madagascar, ces deux dernières années notamment, les problématiques de l’or rose semblent peu connues ou peu divulguées. En tout cas, le ministère de la Pêche et de l’économie bleue annonce que le ciel est bleu car près de 15 milliards d’ariary de recettes sont rentrées dans les caisses de l’État pour cette campagne 2023, avec 3600 t de crevettes exportées. 

« La pêche crevettière, principalement la pêche issue de la pêche sauvage, se voit en baisse, comme les autres ressources halieutiques à l’échelle mondiale, mais les redevances ont été améliorées », souligne le ministère.  

Depuis le 1er mars 2023, quarante-deux navires chalutiers ont été autorisés à pêcher dans la ZEE malgache. On note entre autres les sociétés « Les pêcheries  de  Nossi-be» avec cinq navires battant pavillon malgache, « Soma Pêche » avec  quatorze navires, « Réfrigépêche Ouest», «  Pêchexport », « Mada Fishery ».  Les redevances perçues sont de  6 868 123 640 d’ariary et les redevances à l ’exportation, 8 759 433 522 d’ariary, soit un total de 15 627 557 162 d’ariary. Les redevances perçues étaient de 2, 9 milliards avant 2021 et ont grimpé à 13, 081 milliards d’ariary en 2022, grâce à l’exportation de 3332 tonnes de crevettes. Les crevettes de Madagascar sont destinées aux marchés  des États-unis, de la Chine, du Japon, de l’Afrique du Sud, de la France, de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de l’Angleterre.

MiotiSoa Mare

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