KIDNAPPINGS À ANKAZOBE - Des militaires fournissent des armes aux ravisseurs

Les colonels Tahina Ravelomanana et Tojo Raolijon

Il reste deux personnes qui sont détenues par des kidnappeurs dans le district d’Ankazobe. Neuf Forces de l’ordre et sept civils ont été présentés au parquet, hier.

Démasqués. Neuf Forces de l’ordre, deux élus et cinq membres du « fokonolona » ont été traduits au parquet d’Ankazobe, hier. Ils sont parmi les présumés coupables de la série de kidnappings constatés dans ce district.

L’information a été révélée par le colonel Tojo Raoilijon, commandant du groupement de la gendarmerie d’Analamanga, et le colonel Tahina Ravelomanana, chef de la section de recherches criminelles de Fiadanana. Les deux officiers supérieurs n’ont pas précisé si leurs frères cités dans le dossier étaient des gendarmes ou des hommes de l’Armée ou encore des policiers. Ils ont seulement expliqué qu’ils y sont pour complicité, pour avoir vendu des munitions aux kidnappeurs.

« Nous travaillons d’arrache-pied. Nous n’excusons qui que ce soit quand il est question de maintenir la paix. Celui qui est tacheté est un chat sauvage », assène le colonel Tahina Ravelomanana en parlant de neuf individus dans les Forces publiques. À l’en croire, soixante-quatre projectiles de calibre 7,62 millimètres, c’est-à-dire des cartouches d’arme de guerre, ont été pris en leur possession.

Deux otages

« Je souligne que des personnes parmi le fokonolona étaient de collusion avec les criminels. Ces derniers ne sauront jamais ce qui se passe dans un fokontany s’ils n’avaient pas un ou des informateurs dans le village », ajoute le colonel Tojo Raoilijon.

Six sur les huit derniers prisonniers des kidnappeurs sont déjà retournés auprès de leurs familles. Seuls deux d’entre eux ont payé une rançon en échange de leur libération. Les autres ont été relâchés par leurs bourreaux grâce à l’opération conduite de jour comme de nuit par les Forces mixtes en collaboration avec les habitants et autorités locales. Il reste donc deux otages à sauver, selon la gendarmerie.

À la lumière du point de presse donné par les deux officiers de police judiciaire, les têtes pensantes de tous ces enlèvements sont identifiées. Les gendarmes vont passer à la prochaine étape pour les épingler. La population d’Ankazobe a maintenant repris son souffle après l’insécurité qui l’a plongée dans le désarroi pendant presque trois mois.

Hajatiana Léonard

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