Une église pleine à craquer lors de la célébration de la fête de la Nativité |
La fête de Noël s’est passée dans le calme et loin des débats politiques houleux cette année. Acteurs politiques et population connaissent une trêve politique en cette période.
Magie de Noël. La fête du 25 décembre s’est en général passée dans le calme dans la capitale. Le temps de s’adonner aux célébrations, polémiques, scandales et débats politiques ont été mis de côté et les acteurs se sont pour la plupart prêtés au jeu des vœux et souhaits sur les réseaux sociaux. Comme un symbole, seul Andry Rajoelina, le président de la République était de sortie pour le week-end de Noël avec l’ouverture au grand public de l’enceinte du Palais d’Ambohitsorohitra samedi soir suivi de la distribution de cadeaux pour ceux qui étaient présents du côté d’Antaninarenina.
Le lendemain, il était de sortie à Ambatobe, quartier où il habite pour rencontrer ses voisins. Il promet encore une fois de se rapprocher davantage de la population et de prioriser le social et le capital humain comme il le répète depuis quelque temps. «J’aime être au côté du peuple, c’est pour cela que je suis présent avec vous aujourd’hui,» a-t-il expliqué à Ambohitsorohitra samedi. Il promet aussi de faire d’Ambatobe un «fokontany» modèle. Et le président malgache a célébré le jour de Noël avec les enfants de l’Akamasoa Andralanitra.
Une trêve qui peut être bénéfique pour l’ensemble des acteurs politiques du pays ainsi qu’au peuple vu que le climat politique de ces derniers mois était assez étouffant avec l’élection présidentielle et les affaires brûlantes au sein de diverses institutions de la République. Il est perceptible que ce semblant de trêve se poursuive jusqu’à la fin des festivités de fin d’année et du Nouvel An. Au-delà de cette période, il est logique que les acteurs reprennent leurs activités, que ce soit du côté du régime ou de l’opposition.
Calme avant la tempête
La nomination du Premier ministre et la formation du gouvernement reste le premier devoir de l’administration Rajoelina en début d’année prochaine. À noter que le gouvernement de Christian Ntsay a déposé sa démission lors du dernier Conseil des ministres, démission acceptée par le président de la République. Néanmoins, jusqu’à ce que le nouveau gouvernement se forme, celui actuel continue de gérer les affaires courantes. Le cas de l’Assemblée nationale reste aussi un devoir pour l’Exécutif. La confusion qui y règne depuis quelque temps peut être l’une des raisons pour laquelle le nom du nouveau Premier ministre n’est pas encore dévoilé puisque c’est au groupe parlementaire majoritaire à la Chambre basse de proposer un nom pour le chef du gouvernement. Actuellement, c’est l’IRD, groupe des oranges qui domine à Tsimbazaza. Domination qui s’est trouvé ébranlée depuis que des membres changent de couleurs et d’autres ont été écartés du groupe.
L’opposition, surtout les anciens candidats à la présidentielle sont assez discrets depuis bien avant la période des fêtes. Un silence traduit par certains comme une prise d’élan pour mieux rebondir l’année prochaine. Et par d’autres comme le calme avant la tempête d’une scission possible causée par une guerre interne de leadership afin de devenir le seul chef de l’opposition. En tout cas, lors de leurs précédentes sorties médiatiques, les membres du collectif déclarent être toujours solidaires et que la lutte continue et va même prendre de l’ampleur.
De son côté, le peuple souffle après plusieurs mois de politique intense. Cette trêve est de bon augure surtout que les échéances électorales à venir dont les communales et les législatives sont d’autant plus importantes que la présidentielle du 16 novembre dernier. L’heure est maintenant à la digestion de la victoire de Andry Rajoelina pour la partie de la population qui ne l’a pas choisi et ceux qui n’ont simplement pas exprimé leur choix. Pour ceux qui ont vu leur candidat gagner la course à la magistrature suprême, il est l’heure de se concentrer sur les prochaines élections qui sont dites de proximité.
Ravo Andriantsalama