CAMPAGNE CREVETTIÈRE 2023 - La filière or rose en déclin

Le ministre de la pêche effectue une visite à Mahajanga

La crevette malgache, reconnue comme l’une des meilleures crevettes au monde, est une référence. La filière or rose est en déclin et recule aujourd’hui. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes au vu des recettes d’exportation de la campagne crevettière réalisée cette année.

L’actuel ministre de la Pêche et de l’économie bleue, Paul Bert Mahatante, s’était, pourtant, prévalu mardi dernier en annonçant que le bilan de la campagne de crevettes pour le compte de l’année 2023 est encourageant et monté à quinze milliards ariary si les recettes étaient de douze milliards l’année dernière et 2.9 milliards en 2021.

« Le bilan est encourageant après l’application de différentes réformes et stratégies au niveau de la filière et du secteur de la pêche », a déclaré le ministre.

Pourtant, les recettes de la campagne crevettière réalisées en 2015 était de 450 milliards ariary, si l’on fait une comparaison statistique. Le taux a représenté les 13% des recettes d’exportation du pays ou 6% du PIB national durant cette année 2015, selon le bilan réalisé en 2016.

L’ancien ministre de la Pêche d’antan, au vu de cette performance du secteur en 2015, avait déclaré que l’or rose pouvait devenir une source de devises.

Situation alarmante

Le bilan de la campagne de 2016 a surtout permis de prouver que l’exportation de crevettes a généré des devises évaluées à 56 millions de dollars, soit 6179 tonnes de pêche crevettière exportées.

La flotte de pêche industrielle de Madagascar était composée de quatre-vingt chalutiers, 84000 pêcheurs traditionnels auparavant. Cette année, le bilan a fait état de 3600 tonnes de production par an dont les 90% étaient destinées à l’exportation. La flotte est actuellement composée d’une quarantaine de bateaux de pêches et d’une soixantaine de sociétés de pêche dont trente-neuf collecteurs.

Si l’on se réfère à l’année 2007, la filière crevettière avait connu son summum en tant que premier produit d’exportation avec 13 741 tonnes de production pour une valeur de 214 milliards d’ariary, créant 8 724 emplois.

La situation est devenue alarmante en 2013, seulement 8 046 tonnes étaient exportées pour une valeur de 178 milliards d’ariary, n’assurant que 4 225 emplois.

Mais aujourd’hui, elle continue son déclin avec 3600 tonnes de production annuelle dont 90% sont exportées sur le marché international.

Vero Andrianarisoa

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