Christine Razanamahasoa est présente lors de la cérémonie d(investiture de Andry Rajoelina, samedi dernier |
À peine investi des pouvoirs de président de la République, Andry Rajoelina devra prendre des décisions cruciales. Surtout concernant l’avenir de l’Assemblée nationale, qui est théâtre de confusions depuis quelques temps.
Avec l’investiture du Président Andry Rajoelina samedi dernier, une de ses missions est de chercher le plus vite possible une stabilité politique. Cela passe par un gouvernement qui lui est dévoué et un Parlement majoritairement partisan. Concernant cette majorité parlementaire et même si les IRD sont toujours les plus nombreux au Sénat et à l’Assemblée nationale, la situation de la Chambre basse reste dans le flou. Un mal qui gangrène les oranges depuis au moins un an et la tentative de motion de censure avortée, qui a pourtant eu la signature de cent cinq députés.
Entre temps, des parlementaires du groupe IRD ont quitté le navire pour rejoindre l’opposition, comme Jean Brunelle Razafintsiandraofa, qui est pourtant vice -président de la Chambre pour la province de Fianarantsoa. Il était devenu le candidat du parti «Antoko politika madio» à la dernière présidentielle. Le député d’Ampanihy ouest, Keron Idealson, fait aussi partie de ceux qui ont quitté l’IRD et rejoint le camp de Siteny Randrianasoloniaiko. Ce dernier a été l’un des premiers à avoir laissé les oranges alors qu’il a été élu avec les couleurs du président de la République réélu.
Élection anticipée
Au Sénat, Herimanana Razafimahefa, président de l’époque, a été destitué pour cause de manquement aux consignes du parti. Il y a de cela quelques mois, Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale, ne s’était pas alignée avec les consignes du groupe parlementaire pour initier la plateforme de médiation avec les chefs de file du conseil œcuménique des églises chrétiennes.
Ce qui lui a valu l’expulsion et les foudres de ses pairs IRD.
Lors de son discours pour la clôture de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, malgré ses félicitations pour la victoire du Président Rajoelina, a réitéré que la mission de la plateforme PAN/FFKM continuait pour plutôt s’adapter au régime qui va s’installer. Ce qui ne fait qu’augmenter la confusion.
En principe, le mandat des parlementaires de Tsimbazaza se termine au mois de juillet prochain. Mais la décision de sa dissolution avant l’heure n’est pas à exclure, surtout avec toute l’incertitude qui règne à l’Assemblée nationale.
Du côté de la loi, Florent Rakotoarisoa, président de la Haute Cour Constitutionnelle, déclare que dans l’histoire politique du pays, il y a déjà eu des élections législatives anticipées, que c’est une possibilité, mais qu’il n’est pas encore temps d’en parler, sauf si une requête venant de l’Exécutif arrive à la cour.
Dans l’éventualité d’une requête, le président de la Cour d’Ambohidahy stipule que la consigne de la loi est qu’il n’est pas advenu de faire les élections en période de pluie. Cependant, il poursuit pour dire que la Haute cour examinera scrupuleusement les motifs avancés par les requérants si la requête leur parvient.
Avec la situation actuelle, le Président Andry Rajoelina a une décision à prendre concernant l’avenir de l’Assemblée nationale. Il peut soit attendre la fin du mandat des parlementaires, soit procéder à une élection anticipée. Le principal enjeu de cette décision réside dans le mode de nomination du prochain Premier ministre qui, selon la loi, est nommé par le président de la République, mais d’après la proposition du groupe majoritaire au Parlement.
Jusqu’à présent, le gouvernement actuel n’a pas encore posé sa démission afin que Andry Rajoelina puisse monter une nouvelle équipe gouvernementale. Pourtant, en 2019, la bande à Christian Ntsay avait déposé plus rapidement sa démission après l’investiture du président de la République. La confusion à l’Assemblée nationale peut être une des raisons de cette attente du gouvernement pour démissionner.
Ravo Andriantsalama