L'agribusiness demeure un secteur de nombreux investisseurs |
Diverses initiatives ont été entreprises ces dernières années pour mettre en relation les producteurs, les porteurs de projets, les détenteurs de terrain à grande échelle, les acheteurs et surtout les investisseurs dans le secteur de l’agribusiness.
Selon le ministère en charge de l’Agriculture (Minae), dirigé par Harifidy Ramilison, l’objectif principal est de séduire plus d’investisseurs, de connecter entre eux les opérateurs de production et de marché, d’accroitre le nombre de programmes d’investissement pour une agriculture durable pour Madagascar, de promouvoir l’agrégation agricole et de renforcer la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes dans l’agriculture.
Rappel a également été fait qu’une phase préparatoire a déjà permis d’identifier près de 120 projets d’agribusiness portés par des nationaux, et près de 20 000 ha de terrains ont aussi été identifiés parmi les terrains détenus par des privés. On sait en outre, que des ministères partenaires et l’Economic Development Board of Madagascar (EDBM) ont apporté leurs appuis à différents niveaux comme la facilitation foncière, l’accompagnement juridique, le plan d’affaires et l’accès aux marchés.
Notons que Madagascar a également été représenté par d’importante délégation lors des dernières éditions du célèbre salon Biofach, à Nuremberg en Allemagne. Occasions mises à profit pour expliquer aux investisseurs internationaux potentiels que la Grande Ile est désormais prête à donner à son secteur de l’agribusiness la dimension qu’il mérite. Les membres du Syndicat malagasy de l’agriculture biologique (SYMABIO) ont pu faire notamment la promotion de l’agriculture bio « made in Madagascar ».
Appuis spécifiques
À remarquer également que des structures de premier plan déjà en activité depuis plusieurs années dans la Grande Ile ont manifesté leur intention d’investir dans des projets agricoles d’envergure. Citons parmi ces dernières la société Tozzi Green qui a annoncé son projet de s’allier à de nouveaux investisseurs italiens pour se lancer dans la culture du blé. Il a été indiqué que les autorités continuent d’ « identifier les activités à mettre en œuvre avec Tozzi Green dans la région d’Ihorombe ». Selon le Minae, « la société Tozzi Green a la capacité d’investir dans le secteur aussi bien maïsicole que d’autres. De plus, les besoins nationaux en termes de production de maïs sont énormes, et le pays a un grand potentiel de terrains agricoles ».
Le groupe STOI (Société Trading de l’Océan Indien) qui opère dans les filières fruits et légumes, épices, grains secs issus de l’agriculture raisonnée, biologique..., pousse aussi ses pions. C’est sur le créneau du riz hybride que le groupe compte notamment accélérer. STOI qui a signé une convention publique-privée engageant le groupe à mobiliser les intrants à titre d’avance sur la production pour démarrer la campagne de riz en 2022. 250 tonnes de semences améliorées et adaptées, des fertilisants et des produits phytosanitaires ont ainsi été fournis aux « partenaires-paysans » qui avaient aussi bénéficié d’un accompagnement technique. 80% des récoltes ont été achetés par STOI au prix du marché aux producteurs.
Par ailleurs, le groupe prévoit une production annuelle de 500 tonnes de lingot blanc destinées principalement à l’exportation vers Maurice et l’Afrique du Sud. On sait en outre qu’une filiale du groupe s’est attelée à la mise en place d’une assurance agricole. Les entreprises comme Tozzi Green et STOI sont à classer parmi les pionniers de l’agribusiness à Madagascar. Tout comme Agrival du groupe Inviso qui a aussi signé un accord de partenariat avec l’État pour l’approvisionnement en intrants et matériels techniques, la formation et le partage des résultats d’expérimentation au bénéfice des pisciculteurs. C’est également le cas de l’entreprise sociale Sahanala, qui axe son modèle économique sur le bio et l’intégration des producteurs en tant qu’actionnaires.
D’après toujours le Minae, les investisseurs sont incités à mettre en œuvre des projets d’agribusiness sur des terrains allant de 100 à plus de 2 000 hectares. Ils exploiteront les terrains en régie et en agrégation, afin d’assurer l’inclusivité du projet. Chaque zone d’exploitation bénéficiera d’appuis spécifiques afin de faciliter la mise en œuvre du projet. Il est aussi souligné que les projets doivent avoir une vocation exportatrice. Les filières privilégiées n’ont pas cependant été précisées.
L'Express de Madagascar