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| Près de quatre milliards de cigarettes sont écoulées chaque année à Madagascar, si l'on croit les données de lOfnalat |
Chaque année, des milliards d’ariary se perdent dans le dédale des problèmes de santé mais également des autres faits sociaux comme la baisse de la productivité chez les travailleurs.
Les problèmes de santé liés au tabagisme génèrent chaque année de pertes importantes. D’après le dernier tableau dressé par l’Office national de lutte antitabac (Ofnalat), les pertes liées aux ravages causées par la cigarette sont considérables et représentent près de 1,4% du Produit intérieur brut national et sont évaluées à 941 milliards d’ariary. À en croire ceux qui sont en front line dans cette lutte d’arrache-pied, les coûts de santé ne comptent que 5% dans cette charge économique globale. Les autres 95% résulteraient d’une baisse de la productivité dans les activités professionnelles des entreprises. Ces charges sont divisées en deux grandes parts, d’un côté, il y a les coûts indirects (95%), représentant 465,9 milliards d’ariary par année et d’un autre les coûts directs qui pèsent jusqu’à 24,8 milliards d’ariary.
« La cigarette impacte directement la capacité de production d’un individu. Il devient alors une charge pour sa famille mais aussi pour son entourage professionnel. Quand ce problème devient une généralité, c’est-à-dire, qui touche des milliers d’individus à la fois, cela devient un cas de figure qui génère des problèmes de santé publique », confie Jacques Mampianinarisoa, directeur de l’Ofnalat.
Investissements
Et lui d’ajouter que « Ce n’est pas en soi les coûts de santé qui génèrent des pertes importantes pour le pays, c’est la baisse de productivité dans les entreprises et d’autres facteurs indirects qui causent ces pertes gargantuesques ». En effet, pour n’évoquer que quelques phénomènes en relation avec cette baisse de productivité liée au tabagisme, la mortalité prématurée compte pour 225,2 milliards d’ariary dans les recettes qui partent chaque année en fumée. L’Absentéisme, pour sa part, fait perdre l’équivalent de 39,2 milliards d’ariary aux entreprises et les pauses cigarettes devenue la règle pour certaines entreprises coûtent chaque année, en moyenne, 83,5 milliards d’ariary. Sans compter les frais de santé qui constituent une barrière quasi-infranchissable même pour le malgache « moyen » même en ayant un emploi « normal ». Au regard de ces données fournies par les agences de lutte antitabac, force est quand même de constater que l’industrie du tabac fournit également des sommes astronomiques aux caisses de l’État.
Des mesures ont déjà été esquissées par les autorités de lutte antitabac, se référant aux responsables. En effet, certaines dispositions pourraient permettre de recouvrir les pertes générées par le tabagisme. Grâce au renforcement de la lutte antitabac, des pertes de 1 400 milliards d’ariary seront évitées sur une période de 15 ans. L’on envisage alors quelques solutions décrites comme étant « les plus proches du réalisme » avec, par exemple l’élaboration de nouvelles dispositions fiscales, pour augmenter les coûts des produits du tabac, mais aussi l’application d’un taux uniforme pour les cigarettes et autres produits du tabac, si l’on croit le dernier rapport du Programme des Nations unies pour le développement et la fondation des cadres de l’OMS pour la lutte antitabac. Toutefois, il s’agit d’une tâche qui n’est pas aisée, relevant même des travaux d’Hercules que de faire passer de telles mesures, notamment avec l’inflation galopante.
Itamara Randriamamonjy