Insatisfaits. Peu de temps après que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ait annoncé que le spectre d’une année blanche est écarté à l’université d’Antananarivo, des étudiants de l’École supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA) retournent dans la rue. Mercredi matin, ils ont manifesté devant le campus universitaire à Vontovorona. Ils ont bloqué la circulation, en brûlant des pneus. « Nous manifestons pour qu’il n’y ait pas d’année blanche, cette année. Jusqu’ici, nos études n’ont pas encore repris », déclare Wilson, président de l’association des étudiants de l’École supérieure polytechnique d’Antananarivo (ESPA), hier.
En effet, malgré l’accord entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, d’un côté, et du recteur et des doyens de chaque faculté de l’université d’Antananarivo, de l’autre, ces étudiants ne prennent pas encore pour acquis l’assurance de la reprise des activités pédagogiques. Et ce ne sont pas, uniquement, les étudiants de l’ESPA qui sont dans l’incertitude. « Le conseil scientifique de la faculté des Sciences a pris la décision de reprendre les cours, lundi. Mais ce sont les enseignants qui auront le dernier mot. Donc, tout dépendra de l’Assemblée générale des membres du Syndicat des enseignants-chercheurs et des chercheurs-enseignants (Seces)», indique le président de l’association des étudiants de la faculté des Sciences.
Cela fait quatre mois que les cours sont suspendus auprès de la faculté des Sciences et de l’ESPA, suite à la grève des membres du Seces et des vacataires. Ces derniers sont entrés en grève, suite au non-paiement de leurs dus. Ils persistent et signent l’arrêt de leurs activités. Ils ont décidé durant leur Assemblée générale, mercredi, la poursuite de leur grève. Ils ont indiqué que la plupart des enseignants ont déjà achevé les obligations de service. Mais qu’ils doivent assurer des heures supplémentaires face à l’insuffisance des enseignants.
Le chef d’État par intérim, le général Richard Ravalomanana, a demandé la suspension des soldes de certains membres du Seces. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique souligne que des mesures disciplinaires adéquates seront prises à l’encontre des enseignants auteurs de grève Les étudiants, de leur côté, menacent de reprendre leur manifestation, la semaine prochaine, si les choses ne s’arrangent pas d’ici là.
Miangaly Ralitera