Le Docteur Noro Tiana Ramanda appelle toujours à consulter les médecins pour la tuberculose. |
La lutte contre la tuberculose est encore un dur travail. Beaucoup de patients abandonnent le traitement à près de trois mois.
La lutte contre la tuberculose est un travail sans fin. Les raisons de la propagation de cette maladie due à une bactérie appelée « bacille de Koch» sont diverses. La plus importante évoquée par les médecins traitants en ce moment concerne plus particulièrement l’abandon de traitement. « Une des raisons pour lesquelles cette maladie n’est pas encore éradiquée dans notre pays est la réticence des patients à suivre le traitement jusqu’au bout puisque ce dernier prend beaucoup de temps. Environ 12 % des patients tuberculeux arrêtent leur traitement à mi-chemin ou ne se soumettent pas du tout à un examen médical », selon les informations fournies par l’Organisation mondiale de la santé. Un taux qui risque d’augmenter à cause du manque de moyens financiers et matériels. C’est pourquoi le ministère de la santé publique réitère la gratuité des prises en charge et des consultations de cette maladie auprès des centres de santé publique.
Pour le cas du centre de santé privé se trouvant à Andravoahangy, le nombre des patients tuberculeux s’élève jusqu’à près d’une centaine depuis le début de cette année 2023. « Les patients abandonnent le traitement à près de cinq mois du traitement. Cela leur provoque une forme plus grave de la maladie. Heureusement que d’autres reviennent après, mais avec une forme plus grave et qui rend encore plus difficile le traitement », selon Sylvie Marie Bakovololona, l’agente communautaire de ce centre à Andravoahangy. Selon encore cette responsable de distribution des médicaments pour les tuberculeux, cette maladie est très grave, mais très bien curable après un traitement suivi jusqu’au bout.
Traitements gratuits
La plupart de leurs patients sont des personnes issues de familles vulnérables à qui le temps à consacrer pour le traitement manque. « L’abandon est très fréquent pour ces genres de personnes qui préfèrent consacrer plus de temps à leur travail qu’à leur traitement », selon encore l’agente communautaire.
Si on compte une centaine de patients tuberculeux pour ce centre à Andravoahangy, la Grande île annonce un chiffre encore alarmant. Puisque c’est une maladie contagieuse, la réalité risque encore de s’aggraver. Pour l’année 2022, le ministère de la Santé publique a annoncé que 45 245 patients tuberculeux bénéficieront d’un traitement gratuit de la part du gouvernement. Pour assurer une bonne prise en charge, Madagascar détient également une centaine d’hôpitaux pouvant accueillir ces personnes. Tout, des tests aux échographies voire les médicaments, est gratuit. À noter qu’il existe 270 centres de santé qui traitent la tuberculose à Madagascar. L’année dernière également, 14 «radiographies portables» et 60 appareils «GeneXpert» ont été distribués aux centres de santé qui s’occupent de la tuberculose dans toute l’île.
Ce traitement gratuit est donné également aux membres de famille du patient afin de les préserver contre la maladie. Dans le but de réduire le nombre des patients, puisque cette maladie est contagieuse, les médecins appellent à la consultation. « À peine après trois semaines de traitement, le malade ne transmet plus la tuberculose et c’est pourquoi il est important de consulter des médecins », explique le Docteur Noro Tiana Ramanda.
Miora Raharisolo