les risques d'éboulement sur la colline de Manjakamiadana sont permanents |
Le Bureau national de la Gestion des risques et catastrophes donne l’alerte aux habitants de la colline de Manjakamiadana. Les drapeaux rouges ont été installés.
Plusieurs drapeaux rouges flottent de nouveau sur les flancs de la colline de Manjakamiadana. Une centaine a été installée par le BNGRC, la Croix rouge malgache, les sapeurs pompiers, le corps de protection civile et la commune urbaine d’Antananarivo, mardi. « Théoriquement, les habitants des secteurs où on a installé ces drapeaux rouges doivent quitter les lieux immédiatement. Mais faire partir ces personnes de leurs maisons n’est pas facile, même avec des éléments des Forces de l’ordre. Pourtant, les risques de glissement de terrain et d’éboulement de rocher y sont permanents et imminents», nous confie une source auprès du BNGRC, hier. Effectivement, aucun habitant des fokontany de Manjakamiadana, d’Andafiavaratra, d’Ambohipotsy, d’Ambanin’Ampamarinana, n’envisage de partir, malgré l’installation de ces drapeaux.
« Personne ne quitte sa maison, tant que le temps est encore sec. Ici, on ne part qu’une fois la terre bien trempée et que le risque est bien réel », lance un responsable du fokontany à Manjakamiadana. Ces habitants connaissent pertinemment pourtant les risques qu’ils encourent, en cette saison de pluie. « On a peur. Mais on n’a nulle part où aller, si on part maintenant. Puis, qui va garder notre maison ? », s’inquiète Jeanne Rasoamalala, habitant d’Antsahondra.
Site
Jusqu’à hier, aucun dispositif n'était en place pour accueillir les personnes concernées par le danger. « Il n’y a pas de site d’hébergement prévu pour le moment », confirme une source auprès du BNGRC. Alors que la pluie, qui accentue le risque d’éboulement et de glissement de terrain, va commencer à s’abattre sur Antananarivo, en cette fin de semaine, selon les prévisions de la direction générale de la Météorologie.
L’État avait préparé un site pour recaser les habitants de cette colline, en 2018. Quelques-uns y sont allés, mais ils n’y sont pas restés longtemps. « Ils sont retournés sur la colline, car l’endroit où on les a installés ne leur convenait pas », enchaîne ce responsable auprès du BNGRC. « Trop loin du marché, de l’école, du lieu de travail », se sont justifiées ces personnes déplacées, qui sont retournées dans leurs anciens logements sur la colline meurtrière. Mille quatre cents maisons et plusieurs milliers de personnes sont exposées aux risques de glissement de terrain et d’éboulement, en cette saison de pluie.
Miangaly Ralitera