Les forces de l’ordre vont agir ce jour face aux probables troubles à l’ordre public. Ils sont aussi prêts à s’interposer entre les manifestants, si nécessaire.
Aux grands maux, les grands remèdes. C’est ce que les autorités s’apprêtent à faire pour préserver la paix dans la capitale aujourd’hui. La ministre de la justice, le préfet et l’État-major mixte organisationnel (EMMO) sont tous montés au créneau hier pour les mesures de sécurité à prendre pour cette journée qu’on pourrait qualifier de haut risque.
Le préfet et L’EMMO ont tenus conjointement un point presse au palais d’Ambohitsorohitra hier dans l’après-midi. Selon Angelo Ravelonarivo, préfet de la ville d’Antananarivo, la manifestation du collectif des candidats entre dans le régime d’autorisation mais ces derniers n’ont pas fait la demande d’autorisation.
Ce qui fait que la manifestation n’est pas autorisée et par conséquent, les mesures seront prises par les éléments des forces de l’ordre sur place. Quant à ces mesures, le colonel Radosoa Randrianarimasy, commandant de L’EMMO-Far annonce que des fouillages seront fait sur toutes les personnes qui passeront au centre-ville dès 5 heures 30 du matin.
Manifestation et propagande
La raison est que les autorités ont reçu des informations sur des individus qui sont armés de grenade et mêlés parmi les manifestants dans le but de perturber la paix et la sécurité. Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, ministre de la justice et garde des Sceaux quant à elle, insiste sur les textes de loi qui régissent les manifestations sur la voie publique dont l’ordonnance numéro 60-082 sur le régime d’autorisation et les peines y afférant si la manifestation ne reçoit pas d’autorisation. Elle donne ces précisions lors d’un point de presse au bureau du ministère à Faravohitra hier vers midi et demi.
Les autorités ont aussi tenu à rappeler la différence entre manifestation non autorisée sur la voie publique et meeting dans le cadre de la campagne électorale. Le général Angelo Ravelonarivo insiste sur le fait que la manifestation dans le but de prendre le 13 mai n’est pas autorisée en vertu de la décision préfectorale en début de mois.
Au contraire, le carnaval pour le compte de la campagne électorale d’un candidat est tout à fait légal vu qu’elle rentre dans le régime déclaratif. «Le grand carnaval doit se faire et peut se faire», déclare-t-il à Ambohitsorohitra. Le risque selon lui est l’affrontement entre les manifestants. Mais si c’est vraiment le cas, les éléments de forces de l’ordre vont s’interposer entre eux.
«On ne va pas laisser les Malgaches s’entretuer», poursuit-il. Les autorités pourront même aller jusqu’à l’arrestation de ceux qui troublent l’ordre public selon toujours le préfet de la capitale.
Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, ministre de la justice rappelle de son côté qu’il existe aussi la loi organique numéro 2018-008 qui régit la campagne électorale et si le carnaval d’aujourd’hui entre dans le cadre légal, il n’y a pas lieu de l’empêcher.
Le collectif des candidats de son côté, persiste sur le fait de prendre la place du 13 mai coûte que coûte. Les candidats l’ont encore repris hier lors de la marche pacifique de Mahitsy. Ils ne cessent d’inciter leurs partisans et toute la population à venir à Analakely pour rejoindre leur cause. L’ambiance risque d’être électrique aujourd’hui en centre-ville avec d’un côté un risque d’affrontement entre manifestants et les forces de l’ordre et de l’autre côté un risque d’affrontement entre manifestants en blanc et manifestants en orange.
Ravo Andriantsalama