ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE - Aux urnes citoyens

Les Bureaux de vote ouvrent à 6 heures, jusqu'à 17 heures

Tant bien que mal, le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra bel et bien demain. Au milieu d’une conjoncture dominée par les querelles politiques, il appartient maintenant aux citoyens de faire entendre leur voix par les urnes.

L’heure de vérité. Malgré les péripéties, il n’y a plus de doute. Le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra demain. Les vingt-sept mille trois cent soixante-quinze bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire ouvriront leur porte, simultanément, à 6 heures, jusqu’à 17 heures. Un peu plus de onze millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour choisir entre treize candidats à la magistrature suprême. Du moins, officiellement. 

Sur le plan organisationnel, la date du 16 novembre sera l’heure de vérité pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Tenue d’organiser le processus dans un contexte politique tendu, cette dernière n’a de cesse d’affirmer que tout se passera bien. En fin de semaine dernière, Retaf Arsène Dama Andrianarisedo, président de la CENI, a déclaré que la Commission est fin prête pour le scrutin de demain. 

La CENI sera ainsi attendue au tournant. Et cela, dès l’ouverture des bureaux de vote. Des failles logistiques ont, en effet, failli mettre en péril d’entrée le premier tour du scrutin présidentiel de 2018. L’arrivée tardive du matériel de vote incomplet était décalé d’une heure, voire deux heures, dans certaines localités. Des errances organisationnelles qui ont failli mettre le feu à la poudrière politique de l’époque. 

Dans le contexte de contestation préélectorale actuelle, il est certain que la moindre peccadille sera exacerbée par les détracteurs du processus. La CENI n’a donc pas le droit à l’erreur. Dans le domaine sécuritaire, les Forces de défense et de sécurité (FDS) assurent qu’ils vont déployer les grands moyens afin d’assurer la quiétude des opérations de vote. 

Premier challenge

Sur le plan politique, ce sera aussi l’heure de vérité. La période officielle pour la campagne électorale a pris fin hier. Les candidats qui se sont engagés dans la propagande électorale ont eu trente jours, avec un rajout d’une semaine, pour convaincre les électeurs. Il appartient maintenant à ces derniers de décider, par la voie des urnes, celui qui siégera à la magistrature suprême. 

Bien que dix candidats boudent le processus électoral, ils sont officiellement treize prétendants à la présidence de la République, en lice. C’est entre ces treize candidats, donc, que les quelque onze millions d’électeurs vont faire leur choix. “La souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus au suffrage universel direct ou indirect, ou par la voie du référendum”, dispose la Constitution. 

Le scrutin de demain sera aussi décisif pour la légitimité du processus électoral. Il pourrait aussi arbitrer le bras de fer entre ceux qui soutiennent et ceux qui contestent le processus électoral. D’un côté, il y a ceux qui appellent à un vote massif. Et de l’autre côté, ceux qui hurlent à l’abstention. Le taux de participation au vote déterminera qui, des deux factions politiques, ont la faveur de la majorité démocratique. 

Partant des chiffres issus de l’élection présidentielle de 2018, toutefois, la référence en matière de taux de participation serait autour des 50%. Lors du premier tour, cette année-là, le taux de participation était proche de 54%. Le second tour a connu un taux de participation légèrement en dessous de 48%. Cette deuxième manche a pourtant vu le fameux duel entre les candidats Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. 

Étant donné la tendance abstentionniste des électeurs malgaches, l’abstention pourrait ne pas être la meilleure manière de démontrer la non-approbation au processus électoral. Il sera difficile de définir d’une manière objective la proportion de ceux qui contestent le scrutin et de ceux qui ne sont pas allés voter pour d’autres raisons.  Le droit positif malgache ne prévoit cependant pas non plus de seuil d’abstention menant à l’annulation d’une élection. 

Qu’importe le taux de participation donc, le candidat ayant récolté le plus de voix à l’issue sortira vainqueur. S’abstenir serait tacitement donner aux autres, une procuration pour voter en son nom. Celui qui obtiendra le plus de voix, sera élu Président. Quoi qu’il en soit, le vote de demain sera aussi déterminant pour la conjoncture inédite qui prévaut dans le pays. C’est la première fois qu’un scrutin se déroule dans un climat de contestation préélectorale. 

Une incertitude et une certaine appréhension sont palpables chez les observateurs politiques et électoraux, tant malgaches qu’étrangers. Des inquiétudes et des questionnements sur ce que sera le lendemain du scrutin. Durant le débat télévisé entre les trois candidats s’étant engagés dans la campagne électorale, aucun n’a clairement répondu à la question sur la manière dont ils comptent résorber le clivage politique qui s’est installé ces dernières semaines. Il s’agira, vraisemblablement, du premier challenge politique du futur président de la République. 

Garry Fabrice Ranaivoson

1 Commentaires

  1. Un taux d'abstention plus des 40 % en comparaison avec 2018 surtout dans la capitale cristallise le massif rejet populaire et décrédibilise une élection verrouillée pour faire élire RAINILAINGA et ses minables calculs politique pour échapper à la justice Londonienne .

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