Outre les grands investissements, parmi les. secteurs porteurs sur lesquels s'appuient les prévisions de croissance économique en 2024 se trouvent les. secteurs secondaire et tertiaire |
Pour les projections de croissance économique globale, Madagascar reste dans la modestie avec une estimation à 4,5% du taux de croissance économique en 2024, selon le projet de loi de finances déposé à l’Assemblée Nationale fin octobre.
Délicat. Une esquisse est sortie en ce qui concerne les projections économiques pour l’année 2024. Ces aperçus sont donnés par le projet de loi de finances 2024 (PLFI), qui est consultable en lecture libre sur le site du ministère de l’Économie et des finances. D’après les estimations du document, Madagascar compterait sur une progression globale de 4,5% pour l’économie en 2024. Modeste, mais toutefois réalisable, malgré certaines conjonctures défavorables à toute prévision de croissance, à l’international mais aussi à l’intérieur même du pays, qui risquent de se poursuivre jusqu’à l’année prochaine.
À en croire le ministère de l’Économie et des finances, ce taux de croissance sera porté par plusieurs réformes structurelles au niveau du cadre législatif, entres autres, « cette croissance sera stimulée par la mise en vigueur de la nouvelle loi sur les investissements, du nouveau code minier et la refonte du cadre règlementaire du secteur de la Télécommunication, avec un appui assuré du secteur touristique », assure ce département ministériel.
La mise en place de tels cadres législatifs, favorisant les investissements, est une des conditions sine qua non pour soutenir la croissance économique d’un pays car, selon plusieurs experts, « un pays qui n’arrive pas à capter de grands investisseurs ne pourra pas soutenir sa croissance ». Notons que la situation cette année pour Madagascar n’est pas allée en s’améliorant, avec le pays qui peine à capter des investissements directs étrangers. à cela s’ajoutent différents facteurs conjoncturels défavorables au développement économique.
Du pain sur la planche
Si, au départ, les autorités tablaient sur une prévision de 4,9% en termes de croissance économique pour 2023, les estimations ont été ramenées en fin de compte à 4%. Un effilochement de quelques points certes, à peine marqué, mais qui traduit la situation économique à laquelle la Grande île a dû faire face pour cette année.
Quoi qu’il en soit, en 2024, l’État et les initiateurs du projet de loi de finances entendent s’appuyer sur plusieurs « piliers » pour étoffer cette prévision. Madagascar compte, en effet, sur son capital humain avec « un renforcement de la protection sociale, la santé, l’éducation, l’emploi et la formation de masse ». Des projets déjà engagés dans la mise en œuvre de la politique générale de l’État à travers différents gouvernements qui se sont succédés. Toutefois, ce sera au prochain gouvernement en place à l’issue de l’investiture du futur président de la République, d’avoir du pain sur la planche et de continuer les actions déjà entreprises.
Côté investissement et affaires, Madagascar s’appuie sur l’industrialisation, avec une attention particulière sur le secteur minier, l’agroalimentaire, le tourisme, le développement rural et les infrastructures sociales. Par ailleurs, les voyants semblent être au vert pour le secteur primaire mais aussi et surtout les secteurs secondaire et tertiaire avec, respectivement, des bonds de 5,1% et de 4,5%. En effet, la croissance économique en 2024 devrait être soutenue par une hausse de 7,2% des activités dans les industries extractives, 4,9% pour l’industrie textile, 4% pour le BTP ainsi que pour le secteur du tourisme, qui devrait connaître un bond de 10% dans ses activités, même lueur d’espoir également dans le secteur des télécommunications qui devraient connaître une hausse de 10,7% de leurs activités l’année prochaine. La troisième poutre sur laquelle tiennent les orientations globales du pays en 2024 pour accentuer sa croissance économique est celle de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. En d’autres termes, l’État entend réduire le déficit budgétaire dans les dépenses publiques mais aussi happer plus d’investissements étrangers pour augmenter la progression de son économie.
Un taux de pression fiscale de 12,9%
Pour ce qui est des indications classiques, il est prévu que « le Gouvernement, dans sa politique générale, projette pour l’année budgétaire 2024 un taux de pression fiscale brute de 12,9%. Le ratio de recettes fiscales intérieures est de l’ordre de 7,0% du PIB en 2024 contre 6,8 % en 2023. La prévision de recettes fiscales intérieures brutes pour 2024 s’élève à 5 492,71 milliards d’ariary contre 4 786,16 milliards d’ariary en 2023. Des nouvelles mesures législatives et administratives pouvant générer 590,9 milliards d’ariary sont prises ». Une progression certes, mais encore loin de la moyenne africaine. Le taux de croissance serait de 4,5% contre 4% cette année.
Itamara Randriamamonjy