À la urne

L’élection présidentielle approche à grands pas. Si la date initiale était retenue, l’élection aurait eu lieu demain. Un report d’une semaine a été décidé par la Haute Cour Constitutionnelle suite à la blessure d’un candidat. Au final, il reste donc une semaine. Il est impensable aujourd’hui de penser à un nouveau report voire à une annulation du scrutin comme l’exigent certains courants. La date a été fixée selon les dispositions constitutionnelles. Sur ce point il n’y a rien à redire.

Pour le moment, seuls trois candidats font campagne d’un bout à l’autre du pays. Les autres réunis au sein du collectif des candidats continuent à manifester dans la rue pour réclamer le changement du gouvernement, la refonte de la composition de la Haute Cour Constitutionnelle et de la Ceni.

Des revendications difficiles à satisfaire à une semaine du vote. Le collectif des candidats se complique ainsi la vie. À l’allure où vont les choses, l’élection se tiendra avec ou sans eux. Jusqu’ici, les membres du collectif sont plus ou moins solidaires dans leur combat pacifique. Mais plus l’échéance approche, plus les positions vont changer. On voit mal le candidat Ravalomanana laisser passer sa dernière chance de redevenir président à 72 ans. Finaliste malheureux en 2018, avec deux millions de voix, il reste encore le candidat le plus redouté et le plus redoutable dans cette course à la présidence. Ses partisans lui sont fidèles comme les chrétiens chérissent Dieu. Que Ravalomanana fasse campagne ou pas, qu’il donne une consigne ou pas, les fanatiques de l’ancien président voteront toujours pour Dada de manière inconditionnelle. Ils n’ont pas besoin de campagne pour donner leur voix à leur gourou.

Une victoire au premier tour semble peu évidente avec au moins trois candidats de gros calibres. Comme des électeurs voteront toujours en faveur des autres candidats dont les noms et les photos figurent sur le bulletin unique, les voix obtenues par eux  seront toujours comptabilisées. Autrement dit, il sera très difficile de prétendre gagner au premier tour.

L’élection reste le seul moyen légal pour rêver un changement. L’histoire a montré qu’on peut très bien battre un candidat en exercice quelles que soient les fraudes et les irrégularités. Il suffit de bien contrôler le scrutin dans tous les bureaux de vote.

 Et si Ravalomanana était le candidat unique de facto du collectif? Une option qui pourrait être payante tant qu’à faire. À moins que le collectif ait décidé un nouveau bail de cinq ans à son meilleur ennemi.

Sylvain Ranjalahy

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