MANIFESTATION PUBLIQUE – Le préfet resserre l’étau

Angelo Ravelonarivo, Préfet de police d’Antananarivo.

Conjoncture complexe rime avec mesures renforcées. C’est ce que vient de faire la préfecture d’Antananarivo pour préserver l’ordre public, et surtout prévenir une éventuelle guerre civile.

Avec le climat politique tendu en période préélectorale et la manifestation journalière du collectif des candidats avec ses partisans dans les rues de la capitale, la préfecture de police procède à des réajustements sur la manière de maintenir l’ordre public à Antananarivo. Hier, en début de soirée, Angelo Ravelonarivo, préfet de la ville d’Antananarivo fait une conférence à son bureau à Tsimba­zaza pour expliquer et donner la portée des mesures prises par la préfecture face à la menace de guerre civile qui plane avec les affrontements fréquents entre partisans oranges et manifestants vêtus en blanc depuis quelques jours. Angelo Ravelonarivo différencie la manifestation et la propagande en disant qu’il faudrait dorénavant un régime d’autorisation pour ceux qui veulent faire des manifestations publiques. « La tenue de la manifestation ne sera plus obligatoirement dans une salle. Par contre elle doit être dans un lieu clos. Lieu où l’on pourrait surveiller ce qui ce passe », explique le préfet. Pris dans son élan, Angelo Ravelonarivo donne comme exemple de lieux possibles pour se réunir le coliseum Antsonjombe et le stade d’Alarobia.

Rassemblement populaire

D’une autre côté, ceux qui vont faire la propagande dans la capitale vont devoir soumettre un régime déclaratif. Ceci est fait pour préserver l’ordre public et sauvegarder l’intégrité des citoyens qu’ils soient des manifestants ou des propagandistes selon toujours le préfet d’Antanana­rivo. Les affrontements récents entre partisans orange et blancs à Andavamamba a causé des casses matérielles et des blessés sur cette décision de la préfecture de la capitale. Selon Angelo Ravelonarivo, la multiplication des affrontements peut conduire à une guerre civile et c’est principalement pour éviter cela que les mesures ont été prises. Le préfet avoue aussi que si les événements empreints de violence se poursuivent, la situation pourrait échapper aux forces de l’ordre. « Avec mes quinze ans d’expérience sur le terrain au sein de la FIGN, je peux vous dire qu’il est préférable de prendre dès maintenant les mesures adéquates pour prévenir une éventuelle guerre civile », soutient-il. L’histoire politique de Madagascar justifie cette prise de mesures de la préfecture. Dans les années 1990, il y avait déjà des affrontements entre civils aboutissant à beaucoup de morts et l’effondrement d’un régime. Il est donc plutôt logique pour eux de prendre une telle décision. Néanmoins, certains se posent tout de même la question sur le sérieux des décisions prises par la préfecture avec il y a plusieurs jours, deux décisions contradictoires qui sortent à quelques heures d’intervalle. La première intervient dans les environs de 19h disant qu’un couvre-feu sera mis en place immédiatement dans la capitale. Le second intervient moins de trois heures après levant le couvre-feu instauré un peu plus tôt. Cette décision pourrait avoir une incidence sur la tenue des prochaines marches pacifiques initiées par le collectif des onze candidats qui manifeste chaque jour avec leurs partisans.

Ravo Andriantsalama

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