TEXTILE - La Chambre de commerce s’ouvre au marché intérieur

Gil Razafintsalama, lors de la présentation du bilan annuel de la CCIA, hier à Antaninarenina.

La Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo (CCIA) met désormais l’accent sur le développement du marché intérieur pour le secteur textile. Face à une production locale dispersée et peu structurée, la CCIA souhaite rassembler les entreprises et les aider à mieux organiser leur activité.

« Nous voulons regrouper tous les acteurs locaux du textile pour renforcer la production nationale et développer leurs activités », explique Gil Razafintsalama, président de la CCIA. Selon lui, si le GEFP gère efficacement les entreprises qui exportent vers l’étranger, « il n’existe pas de structure équivalente pour soutenir les productions locales ». Le défi est donc de créer une dynamique interne permettant aux entreprises de vendre leurs produits sur le marché national.

Pour y parvenir, la CCIA facilite la participation des entreprises à des foires et salons professionnels, cherche des investisseurs et ouvre des canaux commerciaux régionaux.  « L’année prochaine, nous inviterons des entreprises marocaines pour montrer leurs produits et explorer de nouvelles opportunités de marché », précise Gil Razafintsalama. 

Difficultés

Ces initiatives visent à offrir aux producteurs locaux des occasions de se faire connaître et de développer de nouveaux débouchés, tout en renforçant leur savoir-faire.

Cependant, le président souligne que certaines difficultés persistent, notamment le manque de données fiables sur le secteur. « L’absence de chiffres précis complique nos décisions et limite notre capacité à soutenir nos ressortissants », confie-t-il. Actuellement, la CCIA compte 14 000 ressortissants, mais seulement 1 200 sont affiliés officiellement. Cette situation montre combien les entreprises locales attendent un accompagnement concret pour se structurer et croître.

Cette orientation vers le marché intérieur s’inscrit dans une stratégie plus large de la CCIA, qui cible quatre secteurs prioritaires : textile, services numériques, transformation du cacao et huiles essentielles. Dans le textile, l’objectif est clair : « Améliorer la compétitivité locale et renforcer l’intégration des entreprises dans la chaîne de valeur », résume Gil Razafintsalama.

En soutenant la production locale et en ouvrant de nouveaux débouchés, la CCIA espère non seulement dynamiser le secteur textile à Madagascar, mais aussi préparer les entreprises malgaches à mieux s’insérer sur les marchés régionaux et internationaux. Cette démarche pourrait transformer progressivement le tissu industriel local, tout en créant de nouvelles opportunités économiques pour la région.

 Irina Tsimijaly

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