DIGUE DE SISAONY - Des démolitions pour prévenir les inondations

La pression hydrique augmente autour d’Antananarivo. Des habitations illégales ont reçu l’ordre de démolition pour prévenir les inondations.

Une « vingtaine de maisons » érigées sur la digue bordant la Sisaony, dans la commune d’Ampanefy, district d’Atsimondrano, font l’objet d’un ordre de démolition. « Ces constructions n’ont obtenu aucune autorisation », indique une source au sein de la commune cette semaine. La décision judiciaire a été rendue il y a plus de quatre mois, mais elle n’a toujours pas été appliquée. « Les ménages concernés doivent être indemnisés », précise notre source pour justifier le retard dans l’exécution de la démolition.

Dans la commune d’Ankadikely Ilafy, des habitants installés dans des maisons construites sur les digues bordant la rivière Imamba ont également été sensibilisés à quitter les lieux cette année. « Les autorités sont déjà intervenues pour leur demander d’évacuer, mais l’opération n’a pas été suivie d’effet. À ce jour, ces habitations sont toujours en place », indique le maire de cette commune.

La rupture des berges reste à craindre dans les communes traversées par des rivières et où les digues sont envahies par des maisons. «La principale cause de la rupture des digues est l’occupation illégale des berges, combinée à la fabrication de briques et à l’extraction de sable, qui affaiblissent les infrastructures hydrauliques», explique un responsable auprès de l’Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (Apipa). Lors de la saison des pluies 2024-2025, plusieurs digues ont rompu, dont trois dans l’Avaradrano, entraînant des inondations.

L’Apipa a formulé des recommandations aux communes traversées par ces rivières. « Les domaines publics doivent rester des domaines publics et ne doivent pas être appropriés. » Cependant, la mise en application de ces directives demeure difficile. La plupart des occupants refusent de partir et d’abandonner des maisons qu’ils ont construites malgré les risques évidents. L’Apipa souligne qu’il revient aux communes d’ordonner les expulsions, précisant que ce sont parfois ces mêmes autorités locales qui ont toléré, voire favorisé, ces installations. Certains maires, toutefois, contestent ces accusations et affirment n’avoir jamais délivré d’autorisations de construire sur les digues.

La rivière Sisaony monte

La montée des eaux commence à menacer les abords d’Antananarivo. L’Apipa a indiqué hier que la cote d’alerte jaune à Ampitatafika, sur la rivière Sisaony, pourrait bientôt être atteinte. Le niveau de l’eau s’élevait à 2,66 m à 15 heures et devrait continuer à augmenter, selon l’Autorité. La cote d’alerte jaune est fixée à 3 m, tandis que le seuil de danger imminent est de 3,5 m. Chaque année, Ampitatafika compte plusieurs milliers de sinistrés en raison de la montée des eaux, la majorité vivant sur les digues.

Miangaly Ralitera

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