UNIVERSITÉ D’ANTSIRANANA - Le spectre d’une année blanche plane

Le campus de l’Université du Nord d’Antsiranana est déserté après de violents affrontements. La crainte d’une année blanche gagne étudiants et enseignants.

Des étudiants du préfa-vert ont perdu leurs biens.

Le campus de l’Université du Nord d’Antsiranana (UNA) s’est vidé peu à peu de ses étudiants, dans une atmosphère de désolation. Depuis les violents affrontements survenus en fin de semaine, une scène poignante, triste et bouleversante s’est déroulée tout au long de la journée d’hier (lundi).

Chargés de leurs maigres affaires, de leurs effets scolaires et de leurs matelas sur la tête, des étudiants en file indienne quittaient massivement le campus pour fuir la peur et l’incertitude, le cœur lourd. La section préfa-jaune, en particulier, est restée déserte par crainte de nouvelles attaques des bandes de jeunes violents du quartier Lazaret-Nord. Ces derniers auraient envoyé de nouveaux messages de menace, promettant de revenir attaquer et incendier les logements en représailles à la mort de l’un des leurs lors des récents affrontements. Et cela, malgré les tentatives de réconciliation menées par les autorités locales entre les deux parties.

Beaucoup d’étudiants ont immédiatement pris la décision de quitter les lieux et de rentrer dans leur région d’origine, notamment ceux de la région Sofia, grâce à des voyages organisés en taxi-brousse. D’autres, faute de moyens pour payer leur déplacement, se sont réfugiés temporairement chez des proches ou des amis, en attendant de trouver une solution.

L’ombre d’une année blanche

La situation s’envenime davantage avec la colère d’une partie des enseignants, qui refusent de quitter leurs logements universitaires et annoncent la suspension de leurs cours, estimant avoir le droit d’occuper ces logements. Depuis le 25 septembre, tous les cours, les présentations de mémoire et autres activités pédagogiques sont suspendus.

« Depuis 1976, ces habitations ont toujours été occupées par les enseignants et les personnels administratifs et techniques (PAT). Ce n’est pas un droit, mais une faveur, tout comme pour les étudiants. Ce sont d’ailleurs les enseignants eux-mêmes qui ont rénové ces logements, car ils étaient inhabitables depuis longtemps », a expliqué le président de l’UNA, Briant Kall.

Au-delà des dégâts matériels, la crainte d’une année blanche se fait de plus en plus sentir. 

Raheriniaina

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