«Hadimiana ambonin’ny 6 novambra» avais-je pu écrire dans une chronique du 2 novembre 2023. Cette semaine du 6 novembre, trente ans après l’incendie du Rova d’Antananarivo, aurait pu être la semaine d’une certaine idée de la Culture majuscule.
Pour ce patrimoine bâti exceptionnel qu’est le Rova d’Antananarivo, par son inscription séculaire dans le paysage de la Capitale, comme par la dimension affective qu’on continue à lui porter, et par la dimension hautement politique de tous les symboles dont ce Rova recèle, un peu beaucoup de la chose royale qui exerce une fascination universelle sur les républicains.
La semaine d’une certaine idée de la Culture pour tous les monuments à travers Madagascar. Mais, le Patrimoine ne s’incarne pas uniquement dans le bâti et le monumental. Notre hashtag #TANY_TENY_TANTARA ramasse en «toko», les pierres du foyer-feu, cette certaine idée.
La terre, «patrie», qu’on dit patrilocale en langue française mais qu’on sait plutôt uxorilocale, «firenena», dans la pensée malgache. La langue de celles et ceux qui revendiquent pour eux la propriété de ce foncier qui n’est certainement pas meuble mais sur lequel la seule possession généalogique vaut titre. L’histoire longue de ces primo-arrivants et tout le rituel développé jusqu’à nous, leurs descendants d’aujourd’hui. Et tant pis si, au gré de vicissitudes économico-politiques, les «bumiputra», les «tompon’ny tany t(eo)aloha», les «enfants de la terre-mère», seront bientôt relégués en «communautés autochtones».
La semaine d’une certaine idée de la Culture qui instaurerait un jour férié du 6 novembre, journée nationale du Patrimoine et de la Culture, pour 24 heures de visite gratuite invitant les populations à s’en imprégner et se les approprier, ces sites et monuments, musées et hauts-lieux de la Culture, scènes de lecture ou imprimeries et librairies, théâtres et représentations.
Nasolo-Valiavo Andriamihaja