Les opérations de pluies provoquées ont porté leurs fruits. La production électrique dans le réseau interconnecté d’Antananarivo s’est améliorée, mais leurs effets restent encore limités.
![]() |
| Des techniciens de la direction générale de la Météorologie et de la Jirama préparent l’ensemencement de sel sur les nuages. |
Économique. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Ny Ando Jurice Ralitera, a rendu public le coût des opérations de pluies provoquées, réalisées les 8 et 9 novembre. Ces opérations se sont avérées plus économiques que le recours aux centrales thermiques. «Les bénéfices obtenus sont considérables par rapport au coût de l’opération», a souligné le ministre. En deux jours d’opération et en quatre survols au-dessus d’Andekaleka et ses environs, la facture s’est élevée à 108 millions d’ariary. Mais ces pluies provoquées auraient permis d’économiser 2,12 milliards d’ariary, grâce à la réduction de la consommation de 306 000 litres de gasoil et de 206 000 litres de fioul lourd.
Elles ont, par ailleurs, augmenté la production électrique. 828 MWh auraient été obtenus en deux jours. Trois groupes de la centrale hydroélectrique d’Andekaleka ont tourné, ce qui a permis d’augmenter à 85 MW sa production, contre 60 MW auparavant. «Les résultats sont satisfaisants. Elles ont permis de suspendre les délestages tournants jusqu’au 10 novembre», affirme Ny Ando Jurice Ralitera.
Mais cette situation n’a pas duré. Une source avisée note que le niveau d’eau dans le barrage qui alimente Andekaleka a déjà diminué. «Le niveau de l’eau baisse trois à quatre jours après l’opération. En ce moment, deux groupes sont opérationnels à la centrale hydroélectrique d’Andekaleka», explique cette source, hier après-midi.
Difficile
Il faudrait recommencer pour augmenter le niveau du barrage et accroître la production électrique. Mais les conditions météorologiques actuelles ne permettraient pas la réalisation de nouvelles opérations de pluies provoquées. «La partie Est où se trouvent les barrages qui alimentent les centrales de la Jirama est sèche, en ce moment. Il est difficile d’avoir des résultats avec les conditions météorologiques actuelles. Cette situation pourrait s’améliorer vers la fin de semaine», explique un technicien auprès de la direction générale de la Météorologie, hier. La durée des délestages tournants a augmenté depuis lundi, elle est passée de deux heures à trois heures dans des quartiers délestés, d’après la publication de la Jirama.
Des pluies provoquées et non artificielles
La direction générale de la Météorologie a tenu à préciser que les pluies issues des opérations de pluies provoquées ne sont pas artificielles. Selon ses explications, l’opération consiste à stimuler la pluie à partir de nuages déjà présents dans l’atmosphère. Cette opération, réalisée principalement durant l’intersaison, mois d’octobre, novembre, décembre, avant la saison des pluies, vise à augmenter l’humidité de l’atmosphère pour favoriser la chute de précipitations naturelles. La méthode consiste à disperser du sel chauffé dans les nuages, ce qui favorise l’agrégation des gouttes d’eau et leur chute sous forme de pluie. Chaque opération dure environ 40 minutes à une heure et nécessite 20 à 30 kg de sel.
Miangaly Ralitera
