Changement, révolution, nouveau départ, un avenir prometteur, plus jamais de corruption, de répression, d’emprisonnement arbitraire…Sans oublier que les mobiles principaux des manifestations de la GEN Z étaient la fin du délestage, de la coupure d’eau et de la corruption.
Il est bien évident que les délestages et les coupures d’eau ne pouvaient pas être résolus du jour au lendemain, même si parmi les manifestants on avait entre aperçu Jesus de Besareth. L’ancien régime avait les moyens de le faire, mais cela ne faisait pas partie de ses priorités, et que la corruption et les détournements de fonds étaient irrépressibles et généralisés au sein de la Jirama. Il faut du temps et des moyens énormes pour améliorer un tant soit peu la situation. Le nouveau gouvernement s’y met, même si sa composition fait l’objet de commentaires pas toujours positifs.
Il faut se mettre d’accord sur une chose. La GEN Z n’a fait qu’achever un régime honni après seize ans de lutte où des gens ont payé de leur vie, ont été emprisonnés, ont été licenciés, ont souffert physiquement pour avoir réclamé les mêmes droits que la GEN Z. Beaucoup de personnes ont contribué à secouer le régime déchu. Le Capsat a apporté la touche finale sans laquelle on serait peut-être en pleine guerre civile à en juger les récentes actualités.
Il est connu que la paternité de la victoire est toujours multiple et que la défaite est orpheline. Mais il n’y a pas de place pour tout le monde et personne n’a promis qu’il en sera ainsi. Et puis, on peut parfaitement actionner le changement là où on se trouve et pas obligatoirement avec un strapontin politique. Un journaliste a par exemple dénoncé tout ce qu’il a été entendu pendant les manifestations depuis plus de seize ans avec tous les risques encourus, mais il a prêché dans le désert sans avoir été découragé.
Cette manière de vouloir faire partie coûte que coûte du gouvernement fait partie des pratiques à ranger dans les placards. La corruption prend ses racines dans le copinage, le favoritisme et le népotisme.
Ensuite, on connaît tous les délits et crimes de certains vaudous du précédent régime, la justice ne doit plus être celle du vainqueur avec des perquisitions et arrestations sans mandat, des vols lors des perquisitions…. On a lutté pour mettre fin à cette situation qui a fait souffrir opérateurs, journalistes, officiers, influenceurs… Tant qu’à faire, il faut mettre la forme en faisant les choses selon les règles et les droits des citoyens.
Le grand Nelson Mandela n’avait-il pas invité à manger à la même table que lui son geôlier qui lui apportait de l’urine chaque fois qu’il avait soif?
Il faut arrêter avec cette alternance manivelle au pouvoir, étant donné que cela deviendra un cycle infernal et avec l’infini comme limite.
Sylvain Ranjalahy