Madagascar lance un plan de 12 à 18 mois pour relancer la filière vanille. L’objectif est de renforcer sa compétitivité internationale et d’assurer une répartition équitable des revenus.
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| Une relance de la filière vanille serait entamée dans les prochains mois. |
La filière vanille à Madagascar, réputée pour sa qualité premium, traverse actuellement une phase difficile. Face à la surproduction et à la chute des prix, le gouvernement a annoncé un plan d’action sur 12 à 18 mois pour redynamiser le secteur et renforcer sa compétitivité à l’international.
Pour rappel, avant la libéralisation du secteur, l’État avait déjà instauré un prix minimum à l’export ainsi qu’un prix minimum pour la vanille verte afin d’empêcher l’effondrement des revenus des producteurs. Plus de 104 milliards d’ariary avaient été collectés jusqu’à la fin du mandat de l’ancien ministre du Commerce et de l’Industrialisation, Edgard Razafindravahy, des fonds traçables et disponibles pour le régime à l’époque.
Lors d’une réunion tenue à la Primature, ce vendredi 8 novembre, le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a déclaré : « Notre objectif est de restaurer la force de la vanille malgache sur le marché mondial, tout en garantissant une répartition équitable des bénéfices pour tous les acteurs de la filière ». La rencontre a réuni plusieurs ministres ainsi que des représentants du secteur privé, dont des associations de producteurs, de collecteurs et d’exportateurs.
Dissolution du CNV
Les discussions ont mis en lumière les difficultés qui plombent le secteur : lenteur des procédures administratives, manque de transparence dans la gestion du Conseil national de la vanille (CNV) et faible compétitivité à l’export. Le Premier ministre a insisté : « Il est indispensable de réformer entièrement le secteur en augmentant la transparence, en améliorant la qualité du produit et en impliquant pleinement l’État et le secteur privé ».
Parmi les mesures annoncées figurent la dissolution du Conseil national de la vanille (CNV), la réalisation d’un audit complet de la filière ainsi que la mise en place d’un guichet unique destiné à simplifier les procédures administratives. Les critères d’octroi des autorisations d’exportation seront désormais rendus publics, tandis qu’un plan de relance sur 12 à 18 mois sera progressivement mis en œuvre.
Sur le terrain, la situation reste délicate. Dans la région Diana, le kilo de vanille verte s’est vendu à 46 000 ariary à l’ouverture de la campagne 2025, alors que les producteurs espéraient environ
100 000 ariary (soit environ 20 €). Dans certaines zones de la SAVA, des lots ont été proposés à seulement 20 000 ariary/kg. Un contraste frappant avec les centaines de dollars par kilo que peut atteindre la vanille préparée sur les marchés internationaux.
Le plan du gouvernement vise à redonner à Madagascar sa place quasi monopolistique sur la vanille naturelle, tout en améliorant la traçabilité, la qualité et la durabilité du produit.
« Chaque acteur de la filière doit bénéficier équitablement des revenus de cette ressource stratégique », a rappelé le Premier ministre.
Irina Tsimijaly
