ÉLECTRICITÉ - Des entreprises s’émancipent du réseau de la Jirama

Des techniciens de la Jirama en plein travaux de réparation des groupes de la centrale thermique d’Ambohimanambola.

De plus en plus de grandes entreprises choisissent de s’émanciper du réseau électrique national. Elles produisent elles-mêmes une partie ou la grande majorité de l’électricité dont elles ont besoin. « Nous nous investissons progressivement dans des solutions autonomes. Aujourd’hui, 35 % de notre consommation énergétique proviennent de nos propres installations, 25 % grâce à nos groupes électrogènes et 10 % à partir de notre parc solaire », explique un responsable d’une grande entreprise implantée à Antananarivo. Une autre confirme : « Nous fonctionnons presque entièrement avec des panneaux solaires, mais nous gardons tout de même un lien avec la Jirama pour les besoins ponctuels ».

Face aux délestages récurrents, ces initiatives apparaissent comme une nécessité plutôt qu’un choix pour les grandes entreprises. Les coupures d’électricité figurent en effet parmi les principaux freins à la compétitivité du secteur privé. Selon l’Enquête sur la conjoncture économique (ECE) menée par la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM), 75,4 % des entreprises interrogées considèrent les délestages comme le premier obstacle à leur activité, alors que ces initiatives leur coûteraient plus cher.

Compensation

La Jirama publie sur sa page Facebook que de grandes entreprises sont incitées à l’effacement et à utiliser leurs propres groupes électrogènes. Selon les données disponibles, environ vingt-sept entreprises ont déjà manifesté leur intention d’adopter ce système. « Si toutes mettaient en œuvre leur projet, nous pourrions gagner près de 20 mégawatts d’énergie », indique une source avisée.

Des entreprises contactées soulignent qu’il n’est pas possible de couper totalement et tout de suite le cordon avec la Jirama. « Nous ne sommes pas autonomes à 100 %. Cela coûte cher », indique une source.

Une source avisée lance qu’en contrepartie de cette réduction volontaire de leur consommation sur le réseau public, un mécanisme de compensation est prévu.

La Jirama annonce le retour du délestage tournant dans le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA). Il est de 2 heures par quartier. Le niveau du barrage hydroélectrique d’Andekaleka, qui fournit la majeure partie de l’électricité sur le RIA, ne cesserait de diminuer. Un groupe sur les quatre reste opérationnel durant la pointe du soir et ne fournit que 24 MW au lieu de 30 MW par groupe.

Les autres solutions avanceraient. Après huit jours, 70 % des réparations du groupe 1, indisponible à la centrale CTA2 de la Jirama à Ambohimanambola, seraient terminées. Elle devrait produire 5 MW la semaine prochaine.

Miangaly Ralitera 

1 Commentaires

Plus récente Plus ancienne