La ministre de l’Éducation nationale a annoncé la reprise des cours dans les établissements publics. Enseignants et syndicats restent partagés entre la reprise des activités et la poursuite de la grève
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| La ministre de l’Éducation nationale (assise sur le fauteuil) a reçu des syndicalistes et des directeurs d’écoles ces derniers jours. |
La reprise des cours dans les écoles publiques reste incertaine ce lundi. De nombreux enseignants ne prévoient pas encore de reprendre le travail, malgré la déclaration de la ministre de l’Éducation nationale, Elis Karina Hanitriniaina, annonçant la reprise effective des cours hier. « Normalement, les cours doivent reprendre après cette déclaration, mais décider seul est difficile, car les enseignants de notre établissement appartiennent à différents syndicats. Nous attendons leurs décisions, qui seront prises lors d’une assemblée générale », confie le proviseur d’un lycée public de la capitale.
Un peu plus tôt, avant même la déclaration ministérielle, plusieurs chefs de Zones d’administration pédagogique (ZAP) à Antananarivo avaient informé les enseignants que les cours ne reprendraient pas encore ce lundi. « La grève continue. Tout le personnel se rendra au ministère de l’Éducation nationale pour la cérémonie de levée du drapeau. Une présence sera observée sur place », rapportent des enseignants de la Cisco d’Antananarivo.
Face aux revendications des enseignants, la ministre a annoncé plusieurs mesures. « Nous examinons actuellement les postes budgétaires disponibles avant de procéder au recrutement d’enseignants et d’agents administratifs. Tout sera rendu public, et les prises de service se feront selon l’ordre d’arrivée. Concernant les rapprochements de conjoints, les traitements sont déjà effectués. Pour les indemnités, elles ont été discutées et adoptées en Conseil du gouvernement, leur application dépendra toutefois des capacités budgétaires, car nous sommes en période d’austérité. Le dossier est entre les mains de l’Assemblée nationale », a-t-elle déclaré.
Les syndicats d’enseignants se disent partiellement satisfaits. « Le gouvernement doit établir un chronogramme clair pour l’application des promesses », souligne un syndicaliste, précisant qu’une réunion est prévue ce jour pour décider de la suite à donner au mouvement.
Parents excédés
D’autres enseignants envisagent au contraire de reprendre les cours. « Nous ne voulons plus poursuivre cette grève, certains syndicats se servent de nous pour obtenir des postes de direction au ministère », dénoncent-ils.
Pour de nombreux parents, cette nouvelle semaine d’interruption est une de trop. « Cela fait déjà près d’un mois que mes enfants ne vont plus à l’école. C’est aberrant. Nous nous battons pour leur offrir une éducation, c’est notre seul espoir d’avenir, et aujourd’hui on les sacrifie », déplore Antsa, mère d’élèves scolarisés dans le public.
Depuis le début du mois d’octobre, les cours restent suspendus dans la majorité des établissements scolaires publics d’Antananarivo.
Miangaly Ralitera
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