La libération des logements étudiants du campus d’Antsiranana a dégénéré en violences, faisant un mort et plusieurs blessés. Étudiants et parents réclament des mesures urgentes pour rétablir la sécurité.
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| Des étudiants tentent d’éteindre le feu sur leur habitation. |
Ce qui devait rester une revendication pacifique s’est transformé en tragédie
La tension autour de la libération des logements étudiants occupés illégalement au Campus universitaire régional (CUR) d’Antsiranana a viré au drame, faisant un mort, plusieurs blessés et provoquant l’incendie d’un bâtiment d’hébergement connu sous le nom de Préfa-Jaune Koweït.
Samedi dernier marquait la fin du délai de deux semaines accordé par les étudiants aux occupants illégaux pour quitter les logements universitaires.
Dans la journée, une réunion de conciliation s’était tenue entre les présidents des associations étudiantes, le CROU (Centre régional des œuvres universitaires) et quelques enseignants occupant certains logements
Ces derniers avaient sollicité un report de trois mois, une proposition qui a suscité la colère et la frustration des étudiants, faisant monter la tension sur le campus dès la soirée.Face au refus de compromis, les étudiants ont fixé un nouvel ultimatum au lundi 3 novembre 2025 pour le départ définitif des occupants.
L’atmosphère sur le campus s’est rapidement détériorée.Vers 19 heures, un groupe de jeunes venus de l’extérieur a fait irruption sur le campus
Leur présence a déclenché des affrontements violents avec les étudiants, marqués par des jets de pierres et des scènes de panique
Escalade de la violence
Les étudiants, d’abord en infériorité numérique, ont éteint les lumières pendant une dizaine de minutes pour tenter de se regrouper
Mais les assaillants ont pris le dessus, provoquant des pillages et des vols d’ordinateurs portables
Les affrontements se sont intensifiés lorsque des étudiants réfugiés au Préfa-Jaune ont appelé leurs camarades des blocs G et F en renfort.Plusieurs étudiants ont été blessés à la tête
Deux assaillants ont été capturés : l’un, âgé de 15 ans, a succombé à ses blessures, tandis que l’autre, nommé Judicaël, a été retenu pour interrogatoire.
Selon les premiers témoignages, les jeunes agresseurs auraient été rémunérés entre 100 000 et 200 000 ariary pour attaquer le campus, sur instruction présumée d’enseignants et de responsables du CROU
Ces accusations ont provoqué un choc profond parmi la communauté universitaire.Une mission d’urgence menée par l’OMC sous la direction du préfet d’Antsiranana a tenté de calmer la situation, sans parvenir à regagner la confiance des étudiants.
Malgré la présence des forces de l’ordre, la tension est montée à nouveau dimanche.Des groupes de jeunes erraient autour du campus, et même les étudiants souhaitant assister à l’office religieux n’osaient plus sortir.
La situation s’est apaisée un moment lors de la visite du ministre de l’Enseignement supérieur et du conseiller à la Refondation à Antsiranana.
Alors qu’une réunion de crise se tenait, un incendie a éclaté vers 16 heures, détruisant totalement un bâtiment de cinq chambres au Préfa-Jaune Koweït, où logeaient des étudiants venus de la région Sava
Raheriniaina
