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| Des familles se sont données rendez-vous aux caveaux familiaux à l’occasion de la fête de la Toussaint, samedi. |
À l’occasion de la Toussaint, Miandry Harisoa s’est rendu tôt à la messe avant de rejoindre le caveau familial. Comme beaucoup d’autres familles, il a profité de ce jour férié pour nettoyer les abords des tombes et déposer des gerbes de fleurs. « Nous avons enterré notre frère aîné ici à Savaina (Bongatsara) au mois de mai. C’est encore très récent, alors venir ici aujourd’hui a une grande signification pour nous. Nous avons passé un moment à prier ensemble et à nous rappeler les bons souvenirs. C’est une manière de lui montrer qu’il reste présent dans nos cœurs », raconte-t-il avec émotion.
Ce week-end, de nombreuses familles de la capitale se sont rendues dans les cimetières pour rendre hommage à leurs proches disparus. Bien que la Toussaint soit à l’origine une fête catholique dédiée à tous les saints, elle est devenue dans la capitale un moment de recueillement, de solidarité et de renforcement des liens familiaux.
Au cimetière d’Anjanahary comme dans ceux des quartiers périphériques, les visites ont été très nombreuses.
Bénéfiques
Les allées fleuries, les bougies allumées et les prières en famille ont montré l’importance du respect des ancêtres. « Chaque année, nous venons ici ensemble. On nettoie, on décore et on prie. C’est aussi un moment pour se retrouver entre frères et sœurs, cousins et cousines. Parfois, on ne se voit qu’à cette occasion », confie Nampoina, une visiteuse.
Les journées ont été aussi bénéfiques pour les vendeurs de fleurs. Beaucoup d’entre eux s’installent près des cimetières juste pour cette période. « C’est une journée spéciale pour nous aussi. Nous préparons nos bouquets depuis plusieurs jours. Les gens achètent pour honorer leurs proches disparus. Même si c’est un travail de courte durée, ça nous aide beaucoup », explique Miora, une marchande de fleurs à Anosy.
« La Toussaint, c’est un moment de paix. C’est le jour où l’on se souvient, où l’on parle à nos ancêtres et où l’on remercie Dieu pour ceux qui ont vécu avant nous », témoigne Mamitiana, jeune issue de la famille Raminoaritiana, une famille qui a déposé des fleurs samedi matin dans son caveau familial à Anjanahary, perpétuant un geste transmis depuis plusieurs générations.
Entre gerbes colorées, prières et souvenirs partagés, la journée de la Toussaint rappelle chaque année l’attachement profond des gens à leurs traditions et à la mémoire de leurs défunts.
Mialisoa Ida
