ANTSIRANANA - Le directeur général de la Secren démissionne

Les employés de la Secren sont en grève. Ils réclament la démission du directeur général Abel Ntsay et protestent contre le non-paiement des salaires et la mauvaise gestion de la direction.

Les travailleurs grévistes ont manifesté leur joie  pour le départ du DG Abel Ntsay.

Depuis lundi, sous un soleil de plomb, ouvriers, techniciens et quelques cadres se sont rassemblés devant le portail principal de la Société d’Études, de Constructions et de Réparations Navales (Secren), connue sous l’appellation habituelle Porte-2. Banderoles à la main, ils ont réclamé simplement ce qu’ils considèrent comme un droit élémentaire :être payés pour leur travail.

La contestation a pris de l’ampleur. Ils avaient décidé d’interrompre toutes les activités navales au niveau de Porte-2, avant d’organiser une marche vers la direction générale. Banderoles et slogans en main, les travailleurs exigeaient des réponses à leurs revendications restées sans suite. Certains ont dénoncé des favoritismes internes et des décisions unilatérales qui auraient accentué le malaise social. D’autres ont harangué que, malgré les promesses répétées de la direction générale, aucune mesure concrète n’a encore été prise pour résoudre leurs problèmes.

Face à cette pression, la direction générale avait promis de verser les salaires du mois d’octobre, ce qui a été effectivement fait dès mardi. Mais concernant les arriérés d’un an et demi, le directeur général avait indiqué qu’il ne pouvait rien garantir, estimant que la décision dépendait de l’État et non de la société.

Une démission sous la pression

Déçus par cette réponse, les employés ont alors lancé un ultimatum de 72 heures pour obtenir sa démission. Le mouvement s’est durci le lendemain : ateliers fermés, clés confisquées et mobilisation totale du personnel.

Sous l’intensité du mouvement et les appels à la démission, le DG Abel Ntsay a fini par déposer sa démission. Un tournant majeur pour une société en quête de stabilité et de redressement.

Cependant, les tensions ne s’étaient pas totalement apaisées. Les grévistes ont un temps refusé l’accès au chantier naval aux techniciens espagnols venus pour la maintenance des bateaux thoniers en carénage au bassin radoub, avant que la préfecture et la gendarmerie n’interviennent pour sécuriser les lieux et éviter une mauvaise image de l’entreprise. Après concertation, les Espagnols ont pu entrer, mais sans accéder aux ateliers.

Face à cette manifestation, une réunion de crise s’est tenue à la direction générale, réunissant l’Organe mixte de conception (OMC) d’Antsiranana, dirigé par la préfète Hermine Jahdà Tsirinary, des représentants du ministère du Travail et les délégués syndicaux.

Les discussions ont confirmé le départ de AbelNtsay et du directeur des ressources humaines, ainsi que la nécessité de nommer sans délai un directeur général par intérim.

Le conseil d’administration devait se réunir hier, mercredi après-midi, pour acter la démission, nommer un intérim et lancer la procédure de recrutement ou de nomination d’un nouveau directeur général. Le directeur administratif et financier, Anthony Rakotoarisoa, serait désigné pour assurer la continuité des affaires courantes, selon la proposition du conseil d’administration. Toutefois, la nomination du directeur des ressources humaines reste suspendue à celle du directeur général intérimaire.

Raheriniaina

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