La Présidence de la refondation de la République réitère qu’elle se conforme à la décision de la HCC. Toutefois, le colonel Michaël Randrianirina a déclaré qu’organiser une présidentielle dans un délai de trente à soixante jours, comme le veut la Constitution, semble difficile.
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Le colonel Michaël Randrianirina, hier, au Capsat Soanierana. |
Un préalable. C’est ce que le colonel Michaël Randrianirina, chef de file du Conseil présidentiel de la refondation de la République, a avancé au sujet de la tenue d’une nouvelle élection dans un délai de trente à soixante jours, comme le veut l’article 53 de la Constitution.
Lors d’une rencontre avec la presse, hier matin, au camp du Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), à Soanierana, l’officier supérieur de l’armée a indiqué que tenir le délai prescrit par la Loi fondamentale semble difficile. Toutefois, il estime que, préalablement à une nouvelle élection, il serait indispensable de réformer la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Mettre de l’ordre dans la liste électorale s’impose également avant toute élection, ajoute-t-il.
« Nous devons revoir la liste électorale, nous devons voir comment réformer la Ceni. Ce n’est qu’après cela que nous pourrons aller aux élections », déclare le colonel Randrianirina, en réponse à une question de la presse sur l’application de la décision de la Cour d’Ambohidahy, publiée mardi. Une décision qui « invite l’autorité militaire compétente, incarnée par le colonel Michaël Randrianirina, à exercer les fonctions de Chef de l’État ».
Mercredi, au Capsat Soanierana, toujours, le colonel Randrianirina a déclaré que la décision de la HCC sera respectée.
Nulle et non avenue
Dans le considérant 9 de sa décision, la Cour d’Ambohidahy rappelle que l’article 53 de la Constitution prescrit : « après la constatation par la Haute Cour constitutionnelle de la vacance de la présidence de la République, il est procédé à l’élection d’un nouveau Président de la République dans un délai de trente jours au moins et soixante jours au plus (…) ».
En réponse à la presse, hier, l’officier supérieur argue cependant : « Il est vrai qu’il y a cet article 53 dans la décision de la HCC concernant le délai de soixante jours. Mais comment allons-nous organiser les élections? La Ceni est encore en désordre. Nous savons tous à quel point elle est contestée. La liste électorale n’est pas encore fiable et suscite des inquiétudes chez tous les acteurs. Rappelez-vous que nous devons organiser une élection acceptée par tous, pas seulement par nous ou par certains ».
Dans un communiqué publié sur la page Facebook de la télévision publique TVM, hier en fin d’après-midi, le Conseil présidentiel de la refondation de la République « réitère » qu’il se conforme à la décision de la HCC, publiée lundi. « À cet effet, toute déclaration antérieure est nulle et non avenue », ajoute la missive. De prime abord, le but pourrait être de taire les polémiques autour de la prestation de serment du colonel Randrianirina en tant que président de la refondation de la République, conformément à l’article 48 de la Constitution, selon un autre communiqué publié mercredi.
Le communiqué d’hier annule donc la déclaration faite par les cinq officiers supérieurs de l’armée, à Ambohitsorohitra, lors de leur prise de pouvoir, mardi. Une déclaration où il avait annoncé « la suspension » de la Constitution et de la Haute Cour constitutionnelle, notamment. La prestation de serment se déroulera lors d’une audience solennelle au siège de la HCC, à Ambohidahy, ce jour. Selon l’article 48 de la Loi fondamentale, « respecter scrupuleusement la Constitution » figure dans le serment à prononcer.
Après la publication de la missive d’hier après-midi, des observateurs s’interrogent si elle concerne également la déclaration du colonel Randrianirina face à la presse, plus tôt dans la journée. Toutefois, le fait de reconnaître qu’organiser une élection présidentielle dans un délai de trente à soixante jours est un pari compliqué relève du bon sens. Après les manifestations de ces dernières semaines, la conjoncture politique est toujours tendue et non propice à la tenue d’une procédure électorale apaisée.
Comme l’a expliqué l’officier supérieur à la presse, hier, une restructuration de la Ceni, fortement critiquée par l’opinion politique, s’avère être un préalable nécessaire. Pareillement pour l’amélioration de la liste électorale. Outre ces deux points, cependant, c’est une réforme du système électoral qui s’impose, dont le cadre juridique vacillant et même le volet administratif, comme l’a démontré le problème des cartes d’identité nationale ayant les mêmes numéros, qui avaient défrayé les chroniques il y a quelques années. Une vraie réforme devra pourtant se faire sans aucun calcul politique, mais uniquement dans l’intérêt général.
Garry Fabrice Ranaivoson
Sans calendrier clair et défini, il y a risque de s'embourber dans le registre des effets d'annonce connus.
RépondreSupprimernous avons eu un amiral président -aujourdhui nous avons un colonel demain ce sera un aviateur
RépondreSupprimerTaux ariary aujourd'hui: 5270 ar=1 euro. Qu'il prenne son temps pour les élections ce colonel.
RépondreSupprimerMada c'était déjà compliqué avant son coup d'état , dans 6 mois ça sera invivable. Est ce qu'il pense que l'UE va continuer à verser 1/2 milliard d'euro par an à un pays dirigé par un militaire?
Entre la peste et le choléra Madagascar vient de choisir les 2. L'activité touristique sera pire que pendant le covid ( à part peut-être pour Nose Be). Les français ne vont pas prendre le risque d'aller dans 1 pays ,dirigé par 1 militaire qui refuse de parler français aux journalistes. Madagascar n'a pas besoin de la france, tant mieux pour vous, mais l'inverse est valable aussi.