Les étudiants internes, membres de l’Union des internes de Madagascar, ont manifesté hier à Mahajanga pour défendre leurs revendications. Leur mobilisation a été encadrée par les forces de l’ordre.
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Les internes encadrés par les forces de l'ordre, hier à Mahajanga. |
Partis du CHU Androva vers 9 heures, ils ont été arrêtés un temps près du bureau du Trésor à Mahajanga-Be. Après plusieurs minutes de discussions, les manifestants ont obtenu l’autorisation d’être escortés jusqu’au siège de la direction régionale de la santé publique à Mahabibo.
Les internes ont déployé banderoles et pancartes. Ils demandent notamment le doublement de leur présalaire, porté à 200 000 ariary au lieu de 100 000 ariary actuellement. Le président de l’Union interne a rappelé les principales requêtes : l’augmentation de l’allocation de stage à 10 000 ariary par jour, contre 600 ariary aujourd’hui, le versement d’une indemnité de risque comme celle accordée aux forces de l’ordre, l’amélioration des conditions dans les salles de garde, la mise en place d’un recrutement annuel de médecins et une révision salariale pour les jeunes praticiens.
« Un médecin étudie pendant huit années et ne touche que 700 000 ariary, quand un titulaire de master 2 peut percevoir plus de 3 millions. Comment être motivé dans ces conditions ? », a déclaré le porte-parole.
Aucune trêve
Il a ajouté qu’aucune trêve n’était envisagée tant que les revendications ne seraient pas prises en compte. Les grévistes n’ont cependant pas pu rencontrer le directeur régional de la santé, absent de son bureau à Mahabibo.
Parallèlement, une manifestation d’étudiants de l’université d’Ambondrona prévue au jardin Cayla n’a pas eu lieu. Les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre dans les points stratégiques de la ville, camions stationnés et quartiers quadrillés.
Dans ce contexte, des représentants des enseignants de lycée ont annoncé qu’un arrêt des cours dans toute la région pourrait intervenir. De leur côté, les Sojabe natifs de Sofia ont condamné les violences à l’encontre des étudiants. Ils ont appelé au dialogue, au respect de la Constitution et à un sens du patriotisme, afin de préserver la stabilité et l’unité nationale.
Vero Andrianarisoa