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Harilala Ranjatohery, lors de la présentation officielle de ses trois ouvrages à la Bibliothèque nationale. |
La Bibliothèque nationale d’Antananarivo a accueilli, ce mardi 22 octobre à 10 heures, la présentation officielle des trois nouvelles œuvres de Harilala Ranjatohery, figure bien connue du monde littéraire malgache. L’événement s’est tenu dans le cadre de la semaine du Havatsa-Upem, un rendez-vous annuel qui met à l’honneur la création littéraire nationale. Habituellement étalée sur une semaine, la manifestation a exceptionnellement été réduite à deux jours cette année, compte tenu de la situation actuelle dans le pays.
Les trois titres présentés au public illustrent à merveille la diversité de son travail d’écriture. Le premier, « Itadiavam-bady i Dadatoa », rassemble vingt nouvelles rédigées en malgache, sur un total de 444 pages. À travers ces récits empreints d’humour, de réflexion et de réalisme, l’auteur aborde les multiples facettes de la vie quotidienne à Madagascar, entre ironie et sagesse populaire.
Le second ouvrage, « Tandindona », est un recueil de poèmes écrits entre 1980 et 1995. Ces textes poétiques, déjà primés lors du concours Ranto 95 organisé par la Faculté des Lettres d’Anka-tso, explorent les émotions, les souvenirs et les questionnements vécus par l’auteur à différentes étapes de sa vie. Ils traduisent les espoirs, les amours et les luttes d’une génération à travers un style sincère et touchant.
Le troisième livre, « Julie Marie », est un roman d’amour teinté de désillusion et d’enseignements. Publié pour la première fois en 1997, il fait ici l’objet d’une deuxième édition revue et actualisée, fruit d’un long travail de réédition.
Pour l’auteur, la littérature demeure un miroir de la société, une manière de traduire les expériences humaines à travers la force du verbe. Fidèle à la langue malgache, il valorise un style clair et structuré, symbole d’une identité à préserver. Convaincu que le livre survivra à l’ère numérique, il rappelle que rien ne remplace la lecture sur papier et le livre physique, véritable source de mémoire et de réflexion.
Encadrement
Ces œuvres, affirme-t-il, ont été pensées pour les générations futures, dans l’espoir qu’elles y puisent à la fois inspiration et conscience de leurs racines culturelles.
Membre du Havatsa-Upem depuis 2002, Harilala Ranjatohery est un pilier de l’association. Au fil des années, il y a occupé plusieurs fonctions et continue aujourd’hui à s’impliquer activement en tant que membre du comité de rédaction du journal Valiha, publication interne du mouvement. Auteur passionné et engagé, il compte déjà 23 livres publiés et prévoit d’en faire paraître onze autres dans les années à venir. Ces prochains ouvrages s’éloigneront du registre purement littéraire pour aborder l’histoire de Madagascar, les coutumes ancestrales, ainsi que l’explication d’anciens proverbes et expressions malgaches, dans une démarche de transmission et de sauvegarde du patrimoine.
Cassie Raminadrasoa